GROS SOUS - L'homme d'affaires Bernard Tapie a annoncé mardi 18 décembre soir à l'AFP qu'il réactivait son offre de reprise des derniers titres du Groupe Hersant Médias (GHM), dans les mêmes termes que celle qu'il avait retirée le 7 décembre.
Rappel des épisodes précédents :
Un rachat de La Provence, Nice Matin, Var Matin et Corse Matin, ainsi que des titres des Antilles et de Nouvelle-Calédonie, est soumis à un accord entre GHM, les repreneurs, mais surtout les 17 banques créancières, menées par BNP Paribas, à qui GHM doit 215 millions d'euros.
Philippe Hersant, président de GHM, ainsi que sa soeur et son frère avaient déposé avec Bernard Tapie une offre à 50/50, moyennant un total de 50,5 millions d'euros pour reprendre GHM.
Alors qu'un accord devait être signé le 7 décembre avec les banques créancières, à l'expiration de la période de conciliation fixée par le tribunal de commerce de Paris, le groupe belge Rossel avait annoncé en dernière minute son intérêt pour l'affaire, suspendant ainsi l'opération.
Beaucoup y avaient vu la main de François Hollande, très hostile, paraît-il, à la reprise de La Provence par un potentiel candidat à la mairie de Marseille. Et pas n'importe lequel.
Le chef de l'État aurait donc tenté de brancher le milliardaire François Pinault sur le dossier avant de pousser la carte Rossel-BNP-Paribas.
Le 7 décembre, Bernard Tapie claque la porte avec fracas.
Enième coup de théâtre de celui qui est surnommé "Nanard" :
Selon Le Monde, l'ancien ministre de François Mitterrand, remis en selle par Philippe Hersant, revient donc dix jours plus tard en adressant aux banques créancières du groupe de presse une lettre dans laquelle il déclare s'être engagé solennellement à ne pas se présenter à la mairie de Marseille en 2014.
Le Monde précise également que Bernard Tapie envisage dans la même missive de se présenter. Auquel cas il vendrait ses actions du quotiden marseillais.
J'ai accepté de réactiver la proposition que j'avais faite, dans les mêmes termes à la demande expresse de Philippe Hersant, du conciliateur Christophe Thévenot et du Ciri [comité interministériel de restructuration industrielle, ndlr]
a déclaré l'ancien député à l'AFP.
Une "réactivation" accompagnée d'un ultimatum, "à la seule condition, évidemment, qu'il n'y ait pas d'autre solution satisfaisante pour l'entreprise d'ici la fin de la période de conciliation, lundi" 24 décembre.