Philippe Poutou parviendra-t-il à se qualifier, pour la seconde fois, à l'élection présidentielle ? Vendredi 10 mars, le Conseil constitutionnel a fait un nouveau point sur les parrainages d'élus validés pour chacun des prétendants. Et à sept jours de la date limite, le candidat du NPA n'en totalise que 245, soit un peu moins de la moitié des 500 nécessaires. Ses soutiens reconnaissent que cette chasse aux signatures est compliquée. Mais en appellent aussi au reste de la classe politique, lui demandant de ne pas "faire pression" sur les petits élus locaux qui pourraient avoir envie de parrainer l'ouvrier qui concourt sous la bannière anticapitaliste.
C'est en tout cas ce que fait Olivier Besancenot. Sur BFMTV vendredi soir, le prédécesseur de Philippe Poutou dans les habits de candidat du NPA en appelle directement à Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon (deux candidats de gauche déjà qualifiés) et Yannick Jadot (ex-candidat EELV rallié à Hamon) :
"Je m'adresse à Benoît Hamon, à Monsieur Jadot, à Jean-Luc Mélenchon et je leur pose cette question simple. On ne vous demande aucune signature mais vous qui êtes quasiment à 1.000 signatures, est-ce que vous pensez qu'il est juste ou injuste que Philippe Poutou puisse être candidat ? Si vous pouviez répondre à cette question-là, je pense que ça débloquerait cette pression que ressentent un certain nombre d'élus qui ont ces appartenances politiques. Et comme ça se joue dans un mouchoir de poche, ça serait bien qu'on ait une réponse à ce type de question.
"
Puis, précisant qu'il ne connaît pas les "consignes nationales" délivrées par les appareils politiques (et notamment le PCF) en matière de parrainages, l'ancien candidat à la présidentielle leur "demande" tout de même de ne pas "mettre la pression" sur les élus locaux :
"Je demande une chose à la direction des partis : ne mettez pas la pression du côté des élus qu'on a démarchés et qui sont prêts à le faire [à parrainer Poutou, ndlr]. C'est simple.
Parce que vous savez, il y a plein de moyens de faire pression sur un élu d'une petite commune : y'a l'intercommunalité, y'a le rapport au conseil régional, je vous fais pas de dessin. Tout ça, c'est très... très perfide on va dire.
"
Olivier Besancenot craint que son candidat et son parti ne soient "les premières victimes d'un système particulièrement injuste", qu'il propose d'ailleurs de réformer, plaidant pour des parrainages de "la population" plutôt que des élus. Philippe Poutou est "un des rares [candidats] qui n'est pas politicien, qui n'est pas du sérail, qui va à l'embauche à l'usine", fait-il valoir, dénonçant par avance un "déni démocratique et même une forme de mépris social" au cas où son champion, "le seul ouvrier" parmi les prétendants, resterait aux portes de l'élection.
Mais le facteur Olivier Besancenot sait aussi aborder ce même sujet avec un peu plus de légèreté :
Brèves du guichet. Un monsieur pour un recommandé. Moi:" Une signature s'il vous plaît ?". Lui " Ok, vous la donnerez à Poutou de ma part !" pic.twitter.com/mwfZ716Bfj
— Olivier Besancenot (@olbesancenot) 10 mars 2017
[BONUS TRACKJ] Faites entrer les candidats
Olivier Besancenot a par ailleurs déploré la teneur de la campagne présidentielle jusqu'ici, émaillée notamment par les affaires judiciaires de François Fillon et de Marine Le Pen et du FN. Il l'a fait grâce à une référence l'émission culte Faites entrer l'accusé :
"On est en train de vivre une campagne électorale qui ressemble à rien, quasiment sans idées politiques. Pour l'instant, c'est pas une campagne électorale, c'est 'Faites entrer l'accusé' quasiment, avec un concours de casseroles.
"
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