Il existe plusieurs manières de désamorcer une polémique : ironiser, laisser couler - la plus efficace restant probablement la contre-argumentation. Mais c’est d’une manière *surprenante* que le Parti socialiste a choisi de réagir à la controverse engagée par LR sur la campagne de prévention contre les MST et le SIDA à destination des hommes homosexuels. Ce jeudi 24 novembre, le Président d’HES Denis Quinqueton (Groupe politique homosexuel proche du PS) et la porte-parole du PS Corinne Narassiguin ont usé d’un jeu de mots douteux dans le titre d’un billet intitulé "Campagne de prévention du VIH : les réacs perdent les pédales !"
Cela n’a pas fait rire tout le monde. L’indignation s’est d’ailleurs d’abord manifestée… dans les rangs du parti socialiste. Le sénateur vallsiste Luc Carvounas a trouvé "affligeants" les "bons mots et bon esprit" de ce billet, avant de dire sa "honte" de son parti :
Mon parti #PS essaye de répondre aux "réacs de Droite" mais leurs "bons mots et bon esprit" sont juste affligeants. J'ai honte!
— Luc Carvounas (@luccarvounas) November 24, 2016
La responsable du service presse de la mairie de Paris, Clara Paul Zamour, a préféré ironiser en suggérant à son parti d’ajouter au titre "tapette sur les fachos" :
Tapette sur les fachos, ajouterai-je #ohmondieu#cenestpasuneblaguepic.twitter.com/6oFb4PTe6E
— Clara Paul Zamour (@clarapaulzam) November 24, 2016
Dans ce billet, les auteurs qualifient la polémique sur cette campagne de "séquence d’hystérie inutile et dangereuse". Ils écrivent :
"Pendant que les réacs perdent les pédales face à une société qu’ils ne comprennent pas, les Françaises et les Français entendent continuer à vivre dans un pays où ce sont les spectateurs qui jugent de la qualité d’un documentaire, où l’université n’est pas sous le joug d’un ordre moral de pacotille et où le gouvernement se soucie de la santé de tou·te·s.
"
Denis Quinqueton et Corinne Narassiguin citent un "responsable LMPT" pour qui ces affiches constituent un "manquement à la décence" ou encore Jean-Frédéric Poisson (sans le nommer), selon qui "les courts textes évoquant différents type (sic) de rencontres" sont "un appel public à l’adultère".
Deux maires Les Républicains ont fait retirer ces affiches. "Quand on met des messages subliminaux d'une aventure d'une nuit, d'accouplement sans parler d'amour de manière aussi lapidaire, sur un abribus sans contextualiser, j'imagine un enfant de cinq ans qui sans libre-arbitre peut avoir une certaine confusion dans l'esprit", a estimé Bruno Beschizza, maire d’Aulnay-sous-Bois, sur BFM Paris . Le premier édile d’Angers, Christophe Béchu, explique, lui, que "c’est centré sur un type de sexualité. Une telle campagne dans des magazines pour adultes ne me choquerait pas. Mais sur des panneaux devant des écoles primaires, oui."
La campagne a même été détournée en une image pornographique, relayée par l’élue FN d’opposition de Troyes Marie-Pierre Amilhau (qui a depuis disparu de Twitter).
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