DÉSAMOUR - Entre Ségolène Royal et Nicolas Dufourcq, le directeur général de la BPI, it's complicated. Celle qui a été nommée porte-parole de la Banque publique d'investissement lui glisse une nouvelle peau de banane ce 14 mai dans Le Figaro , à l'occasion d'un reportage sur ses premiers mois dans l'organisme.
L'ex-candidate à la présidentielle revendique sa libre-parole à coup de "il faut leur poser des questions, y compris celles qui gênent !". Elle raconte qu'au milieu de tous ces "inspecteurs des Finances", il est parfois difficile de s'intégrer car "on sent l'agressivité juste parce qu'on n'est pas formaté comme eux".
Parmi les questions "qui gênent", Ségolène Royal soulève donc ... la rémunération de Nicolas Dufourcq. Elle lance ainsi :
"Pourquoi gagne-t-il plus que le directeur du Trésor ?
"
Une rémunération "connue apparemment de Ségolène Royal" mais pas encore rendue publique, souligne-t-on à la BPI qui précise au Lab que le salaire du directeur général, comme celui des autres salariés, sera publié "lors du rapport annuel".
La banque veut relativiser cette nouvelle sortie de sa vice-présidente :
"C'était un simple exemple des questions qu'elle peut être amenée à poser. (...) Elle a raison de s'interroger, nous lui répondons.
"
Et souhaite tuer dans l'oeuf toute critique sur la rémunération de Nicolas Dufourcq :
"Ségolène Royal n'a pas formulé cette question en conseil d'administration. (...) Quel est le bon niveau de rémunération ? C'est celui choisi par le gouvernement. Nicolas Dufourcq est serein, ce n'est pas lui qui fixe son salaire.
"
Elle rappelle au passage que l'actuel directeur général a quitté son poste très rémunérateur chez Capgemini pour la BPI et qu'il n'est donc pas là "pour faire de l'argent".
Lors de sa nomination, Ségolène Royal avait quant à elle mis en avant sa participation non-rémunérée en tant que vice-présidente de la Banque publique d'investissement.
Nicolas Dufourcq a en tout cas pris l'habitude d'être dans le viseur de la porte-parole ces dernières semaines.
Le 19 avril, cette dernière qualifiait de "grave dérapage " les propos du directeur général selon lesquels certains sauvetages d'entreprises ne représentent pas un "bon business " pour la BPI :
"Les déclarations du directeur général de la BPI sont un grave dérapage, déjà condamné par le ministre du Redressement productif, qui n'ont aucune raison d'être et qui ne se reproduiront pas.
"
BONUS TRACK
Ségolène Royal revient également sur le deuxième conseil d'administration de la BPI du 22 avril après lequel elle avait été accusée de vouloir s'attirer toutes les lumières.
Ce jour-là, comme le racontait Le Lab , la vice-présidente de la BPI s'éclipse du conseil d'administration et fait un direct à la télévision, n'attendant pas le point presse commun prévu avec Nicolas Dufourcq deux heures plus tard.
Dans Le Figaro, Ségolène Royal assure que sortir en cours de réunion "se fait souvent" et qu'elle a simplement voulu rendre service aux journalistes présents :
"Je ne savais pas à quelle heure allait se terminer le conseil, les journalistes m'avaient fait savoir qu'une conférence de presse à 18h30, c'était trop tard pour leur bouclage. Il me paraissait normal d'aller leur parler.
"
C'est pourtant bien Ségolène Royal qui semble avoir pris l'initiative de ce point presse anticipé, son attachée de presse ayant invité les journalistes à 16 heures tapantes.