Bruno Le Maire critique l'idée de présenter un ticket ou une "équipe" avant l'élection : "Il ne faut pas être con !"

Publié à 20h08, le 28 juin 2016 , Modifié à 11h06, le 29 juin 2016

Bruno Le Maire critique l'idée de présenter un ticket ou une "équipe" avant l'élection : "Il ne faut pas être con !"
Bruno Le Maire envoyant un *discret message* à la personne qui dirige son parti. © AFP

COUCOU LES CONS - En France, on élit un président lors de l'élection présidentielle. Vous pouvez rire devant cette phrase sponsorisée par Captain obvious, il n'empêche que c'est la vérité. Il est d'autant plus légitime de le rappeler que certains ont visiblement des velléités de tordre un poil cette tradition pour se présenter non pas seul à l'élection suprême, mais en compagnie d'un futur Premier ministre désigné d'avance. Et toc.

Or, cette idée n'a pas les faveurs de Bruno Le Maire. Lui-même candidat à la primaire de la droite, le député de l'Eure entend bien respecter à la lettre les institutions de la Ve République. Même s'il ne s'agit *que* d'une primaire, qui n'était pas franchement prévue par lesdites institutions. Bref. Il ira donc en solo, "lui président", tout ça tout ça. Car comme il le dit franco dans des propos cités par L'Express mardi 28 juin :

 

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On ne dévoile pas son équipe avant la primaire, il ne faut pas être con !

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Et pan ! En voilà certains qui voient leur stratégie mise en pièces à distance, ils ont bien l'air malin, tiens. Mais attendez, de qui s'agit-il exactement ?

On pourrait penser que les "cons" visés ici sont les Américains, qui ont effectivement une tradition de "ticket" président / vice-président. Mais non, comme cela fonctionne de la sorte depuis des années outre-Atlantique et que des gens pas forcément "cons" parviennent tout de même à se faire élire, ça ne doit pas être ça. Sinon, Bruno Le Maire l'aurait dit depuis longtemps.

Il nous faut donc chercher du côté de la France.

Il ne s'agit vraisemblablement pas d'Alain Juppé puisque lui non plus ne compte pas présenter de ticket présidentiel. Tout juste présentera-t-il aux électeurs "l’organisation du gouvernement, les 14 ou 15 grands ministères", comme il l'a rappelé ce lundi. "Pour le choix des personnes, le moment venu, on y pensera", avait ajouté le maire de Bordeaux. Après l'élection donc. Pas con, si l'on suit le raisonnement de Bruno Le Maire.

Qui d'autre ? Rha la la, mais qui a donc bien pu laisser entrevoir l'idée d'un tandem président / Premier ministre en vue de 2017 ? Il y a bien Nicolas Sarkozy, nous direz-vous... François Baroin s'est en effet rallié à l'ancien chef de l'État (candidat toujours pas déclaré) et selon de nombreuses informations publiées par différents médias, ce dernier lui a promis Matignon en cas de victoire. Le boss de LR l'a lui-même très fortement sous-entendu en public. Il envisagerait carrément de faire campagne ouvertement à ce sujet, vantant ce duo exécutif de "l'alternance".

Serait-ce donc lui, Nicolas Sarkozy, le "con" mis en cause par Bruno Le Maire ? On se refuse à le croire.





[BONUS TRACK] Premiers ministres partout

Vous avez compris : il ne faut pas dire publiquement ce genre de choses, mais cela n'empêche pas de se préparer. Et Bruno Le Maire réfléchit évidemment à la composition de son gouvernement en cas de victoire en 2017. "Le ministre le plus difficile à trouver est celui de l'Éducation nationale, qui devra réussir l'autonomie des établissements et casser le monopole syndical, explique-t-il à L'Express ; pour l'Économie, les Finances et l'Emploi, il faut quelqu'un d'aussi crédible que George Osborne ou Wolfgang Schäuble." Il y a aussi la Justice ou les Affaires étrangères auxquelles il faut réfléchir sérieusement.

Finalement, c'est le poste de Premier ministre qui pose le moins de souci à Bruno Le Maire. Il dit :

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Le choix devra se porter sur quelqu'un de très politique, pour construire un lien solide avec les députés. Mais c'est là qu'il y a le plus de bons profils à droite.

 

"

De quoi éviter toute "connerie" en la matière ?

Du rab sur le Lab

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