Réclamée par de nombreux partis et préconisée par le rapport Jospin, l’idée d’introduire une dose de proportionnelle a été confirmée par François Hollande.
Pourtant, un proche du chef de l’Etat avoue ses réticences sur la question. Et il ne s’agit pas d’un simple conseiller, mais de Bruno Le Roux, le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale.
Interrogé sur BFM TV, jeudi 17 janvier, sur les réformes constitutionnelles à venir, Bruno Le Roux a pris personnellement position en faveur d’une réduction du nombre de députés. Et affiché ses réticences sur l’introduction d’un peu de proportionnelle aux élections législatives :
C’était dans le programme du Parti socialiste.
Je suis plus dubitatif sur cette réforme.
Son scepticisme concerne essentiellement le risque de déstabiliser le régime et les gouvernements en place.
Ce qui m’importe, c’est que le gouvernement puisse toujours trouver une majorité à l’Assemblée nationale après les élections.
Et le patron des députés PS d’ajouter, craignant qu’une telle réforme n’instaure trop d’instabilité :
Dans le même temps, le propre d’une Assemblée nationale, c’est de donner une majorité.
Qu’un gouvernement, après avoir été mis en place, puisse trouver une majorité pour mener sa politique. C’est la clarté que nous devons aux Français.
Les institutions de la Ve République ont permis cette stabilité. Elles n’ont pas permis la diversité. Il peut être nécessaire de ramener cette diversité mais faisons attention à faire en sorte de ne pas créer de l’instabilité.
Néanmoins, Bruno Le Roux concède volontiers que la proportionnelle pourrait permettre une meilleure représentativité du Parlement :
Pour ce qu’elle permet de résoudre, c’est-à-dire la diversité, la proportionnelle peut avoir des aspects positifs.
Il y a aujourd’hui des courants de notre vie politique, des courants d’idée, qui ne sont pas représentés au Parlement. Et ce n’est pas normal.