Les candidats et les élus financent-ils tous leur parti ? La réponse est non, et ce grâce au système de rattachement financier des candidats aux législatives.
Après les élections, l'UMP se retrouve ainsi avec une poignée d'élus étiquettés "UMP" mais liés financièrement à l'Urcid, la structure créée autour de Jean-Louis Borloo pour subventionner le centre droit.
C'est le journaliste politique de La Croix, Laurent de Boissieu qui l'explique en détail sur son blog et révèle le nom des huits candidats, élus ou non, qui ont refusé de participer au financement de l'UMP.
"Des centristes qui n'ont fait que la moitié du chemin"
Sur ipolitique.fr
Le journaliste politique Laurent de Boissieu s'intéresse depuis longtemps à la question du rattachement financier des candidats. Lors des dernières élections législatives, certains ont décidé de se présenter sous l'étiquette d'un parti tout en décidant d'en subventionner un autre. Si certains noms avaient déjà fuités, comme celui de Marc-Philippe Daubresse , le journaliste révèle ce 13 août la liste des huits députés UMP qui n'ont pas voulu financer leur parti .
Mais tout d'abord, petite explication technique. Le financement public des partis est calculé à partir de leurs résultats lors des élections . Plus un candidat a de voix, plus son parti est renfloué. Et le jackpot tombe lorsqu'un parti voit son candidat gagner : 42.200 euros par élu.
Or, tout cet argent dépend d'une chose fondamentale : avant l'élection, le candidat doit se rattacher à l'association de financement de son parti. Les étiquettés UMP, par exemple, se rallient généralement à l'Association nationale de financement de l'UMP (ANFUMP).
Mais pas tous. En vue des élections, une association de financement pour les candidats de centre droit s'est créée autour de Jean-Louis Borloo, il s'agit de l'Urcid (Union des radicaux, centristes, indépendants et démocrates). La majorité des députés du groupe UDI à l'Assemblée se sont rattachés à l'Urcid. Le détail soulevé par Laurent de Boissieu est que des membres de l'UMP, qui siègent avec l'UMP, financent uniquement les centristes. Ce qui est légal mais peut être assez mal perçu, notamment pour les électeurs qui n'en savent rien.
Cinq députés sortants non réélus ont ainsi fait ce choix : Dominique Caillaud, Louis Giscard d'Estaing, Jacques Le Nay, Jean-Marc Nesme et Philippe Rouault. L'argent des voix récoltées lors des deux tours est allé dans les caisses de l'Urcid.
Tout comme trois candidats étiquettés UMP élus : Marc-Philippe Daubresse (pourtant secrétaire général adjoint de l'UMP, voir cet article du Point à son sujet), Isabelle Le Callennec et Henri Plagnol.
Des trois, seul Henri Plagnol a décidé de siéger avec les membres de l'UDI, tout en gardant pour le moment sa carte à l'UMP. Interviewé par Le Lab en juin, le député s'amusait de ses amis centristes qui préféraient rester au sein de la "confortable" UMP plutôt que de se lancer comme lui dans l'UDI, au succès plus incertain :
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C'est un peu la fable du chien et du loup. Un loup affamé croise un chien bien portant. Voyant qu'il porte quelque chose autour du cou, qu'il n'est pas libre, le loup préfère retourner dans son inconfort.
A l'UDI, nous sommes les loups.
"Mais alors pourquoi ces UMP participent-ils au financement de l'UDI s'ils n'y sont pas ? Selon Le Point, cette double appartenance est une manière d'avoir un pied dans chaque famille. Si l'UMP accepte de laisser un espace d'expression aux mouvements, les centristes resteront. Si l'UDI est un succès, ils pourront en partir facilement.
Le porte-parole de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde, en attend davantage de leur part. En juin, il expliquait ainsi au Lab :
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Financer l'Urcid tout en étant à l'UMP peut paraitre curieux. Pour moi, ce sont des centristes qui n'ont fait que la moitié du chemin.
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