FANTÔMES - Le parlement a largement approuvé mardi 9 octobre le projet de loi qui autorise la ratification du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) au sein de l'Union économique et monétaire. Mais quand on observe à la loupe ce vote, on s'aperçoit qu'il n'y a pas seulement 29 rebelles au sein de la majorité socialiste. Il y a aussi trois députés PS fantômes.
Analysons ainsi le détail des votes de chacun des députés. Au sein du groupe socialiste, si l'on additionne :
> les 264 pour
> les 20 contre
> les 9 abstentionnistes
>et Claude Bartolone, "non-votant"
on obtient un total de 294 députés.
Or le groupe socialiste, républicain et citoyen compte 297 députés.
Trois députés ne se sont donc ni prononcés pour, ni prononcés contre, ni abstenus : il n'ont pas pris part au vote.
Le Lab a identifié le nom de ces trois députés fantômes.
Ainsi, le nom de Sylvie Andrieux, n'apparaît pas dans l'analyse du scrutin. Contactée par Le Lab, l'élue des Bouches-du-Rhône s'offusque :
Mais j'ai voté ! J'étais dans l'hémicycle. J'ai appuyé sur "OUI". Cela n'a pas du marcher, c'est encore un bug, une erreur informatique qui arrive tout le temps.
Même cas de figure pour le député de l'Aisne, René Dosière, lui aussi contacté par Le Lab, lui aussi étonné que son nom n'apparaisse pas.
Je suis actuellement à N’Djamena, au Tchad, j’ai donné une délégation au groupe socialiste pour le vote sur le traité européen. Je suis tout à fait favorable à ce vote, sans aucune hésitation.
Françoise Dumas, députée du Gard, qui n'a pas non plus pris part au vote selon le compte rendu public du scrutin, n'a pu être jointe, mardi 9 octobre, par Le Lab.
[Mise à jour 20H30] Sylvie Andrieux, Françoise Dumas et Claude Bartolone ont fait savoir à l'Assemblée Nationale qu'ils avaient voulu "voter pour".
[Mise à jour, 17 octobre, 16h30]
Le Nouvel Observateur donne des précisions supplémentaires sur ces députés socialistes qui n'ont pas pris part au vote.
Françoise Dumas n'est pas arrivée à temps dans l'hémicycle et l'hebdomadaire ajoute Claude Bartolone à cette liste. Le président de l'Assemblée nationale aurait aussi été victime d'un problème technique. Le boitier installé sur son bureau n'était pas correctement relié à celui de son siège de député.