"IL Y A LE FEU AU LAC." C’est ce qu’estiment, en off, de nombreux élus socialistes, sous le coup d’une gueule de bois post-aveux de Jérôme Cahuzac.
Car le malaise est grand au sein de la majorité après la déflagration provoquée par l’affaire Cahuzac. Au point que certains souhaitent un remaniement et un "gouvernement resserré".
Nouvelle illustration du malaise qui atteint les élus socialistes : le coup de gueule de Christian Eckert, rouage important de la politique budgétaire de la majorité, tant gouvernementale que parlementaire, en tant que rapporteur du budget à l’Assemblée nationale (parfois considéré comme ministre du budget "bis").
Ce jeudi 4 avril, dans un billet de blog sur l’affaire Cahuzac, le député de Meurthe-et-Moselle revient sur les "fautes graves" de l’ancien ministre du budget, coupable à ses yeux, dans l’ordre des fautes énoncées, "d’avoir détenu un ou plusieurs comptes à l'étranger non déclarés", "d'avoir accepté de devenir Ministre du Budget" et enfin "d’avoir menti avec autant d'aplomb, au Président, au Parlement, et bien entendu à tous les français".
Mais là où son analyse de la situation diverge des arguments mainstream de la majorité, c’est dans sa volonté de profiter de l’occasion pour faire un coup de balai au PS.
Ainsi écrit-il :
L'idée que je me fais pour la Gauche et le Parti socialiste est d'être meilleurs que les autres.
DSK, Guérini, Cahuzac et quelques autres, c'est trop.
Et de critiquer directement la rue de Solférino :
Revenir à plus de démocratie interne au Parti, faire cesser les comportements de copinage et d'affairisme dans nos organisations internes, c'est une nécessité impérieuse.
En revanche, il juge que "croire que la fin du cumul des mandats et l'introduction d'une dose de proportionnelle sera le remède est une erreur majeure".
Aussi livre-t-il ses préconisations, invitant sa majorité à "d'abord interdire le cumul des indemnités, ne pas accepter les 'parachutages' et contrôler strictement les attributions des marchés publics".