"Cinquièmes colonnes" : Christian Estrosi affirme que la polémique est due à sa candidature aux régionales

Publié à 19h21, le 29 avril 2015 , Modifié à 20h08, le 29 avril 2015

"Cinquièmes colonnes" : Christian Estrosi affirme que la polémique est due à sa candidature aux régionales
Christian Estrosi © Images iTÉLÉ

POLITIQUE AVEC UN PETIT "P" - Il n'en démord pas : il y a bien des "cinquièmes colonnes" islamistes en France. N'en déplaise à tous les responsables politiques qui ont dénoncé ses propos depuis dimanche. Car Christian Estrosi tient à "dire la vérité". Une "vérité", rappelle-t-il sur iTÉLÉ mercredi 29 avril, qu'il avait déjà énoncée tout aussi crûment il y a plusieurs semaines. 

Alors le député-maire UMP de Nice feint d'abord l'étonnement :

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Je me demandais depuis dimanche pourquoi, alors que j'ai prononcé ces propos exactement à la virgule près, de la même manière, le 15 février dernier, repris d'ailleurs le lendemain matin par le Premier ministre [ce n'est pas tout à fait exact, comme nous l'expliquons en fin d'article, ndlr], pourquoi il y avait d'un coup un tel déferlement.

 

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Et après s'être longuement interrogé lui-même sur les raisons de cette polémique soudaine, Christian Estrosi a évidemment identifié la cause de ce "déferlement". Et, bon sang mais c'est bien sûr, c'est tout simplement parce qu'il est tête de liste pour l'UMP aux élections régionales du mois de décembre en PACA :

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Je le dis très clairement, la réponse est simple : c'est que depuis j'ai décidé d'être candidat en Povence-Alpes-Côte d'Azur. Tout mot prononcé devient un mot qui est insupportable pour vos adversaires.

 

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Tiens, exactement le même argument que celui avancé, mardi, par Nicolas Sarkozy pour défendre son lieutenant. Interrogé par LCI, le président de l'UMP expliquait :

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Christian Estrosi est un homme que je connais depuis très longtemps, qui est un maire de Nice remarquable et qui a le courage de partir au combat des régionales. Et c'est parce qu'il est la tête de liste aux régionales qu'on lui fait un bien mauvais procès. Il a toute ma confiance et toute mon amitié.

 

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L'indignation et les critiques, y compris à l'UMP, ne seraient donc dues qu'à des motivations électoralistes. Le candidat socialiste en PACA, Christophe Castaner, a effectivement et dès dimanche soir trouvé un argument de campagne percutant : avec Christian Estrosi et Marion Maréchal-Le Pen, il aura dit-il "deux adversaires d'extrême droite" en décembre.

En ce qui concerne les autres responsables politiques, rien, non rien de tout cela n'est lié au fond de la pensée du maire de Nice. En revanche, ne voyez dans la sortie de Christian Estrosi aucun rapport avec la campagne pour les régionales.

Au cours de cette interview sur iTÉLÉ, Christian Estrosi va donc répéter chacune des expressions à l'origine de la polémique. Il persiste et signe, parce qu'il n'est pas du genre à se défiler. Il dit :

 

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Comme je n'ai pas l'habitude de me cacher derrière mes mots, tout comme nos ennemis se cachent derrière des kalachnikovs, moi j'ai décidé de dire la vérité.

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Alors "oui, il y a une réelle menace sur notre civilisation" ; oui, il y a une "offensive islamo-fasciste" ; "oui, il y a des réseaux clandestins, c'est une réalité" ; oui, "quand on est un allié objectif des ennemis de la France, on est un ennemi de la France" et non, "ce n'est pas la carte d'identité qui fait un Français, c'est l'adhésion aux valeurs de la République" ; oui, enfin, "nous sommes confrontés [...] à cette cinquième colonne - c'est une réalité -, à ces réseaux rampants, vous savez ces lâches qui se cachent sur les réseaux".

Comme il le dit lui-même, Christian Estrosi, lui, ne se "cache pas".

>> À lire également sur Le LabNicolas Sarkozy : "Par rapport à Estrosi, je vais apparaître comme un grand modéré"

[Manuel Valls a-t-il "repris" le discours de Christian Estrosi ?]

Petit rappel : sur RTL le 16 février, Manuel Valls a bien parlé de "lutte contre l'islamo-fascisme", de "guerre à l'extérieur, mais aussi à l'intérieur" du pays et de la menace terroriste qui est "aussi [le fruit] d'individus radicalisés sur notre sol". Nulle mention, toutefois, d'une supposée "cinquième colonne", en revanche dénoncée par le frontiste Aymeric Chauprade , ou de "troisième guerre mondiale".

Il n'a donc pas "repris" le vocable employé par le député-maire UMP de Nice.

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