TROLLING - Le gouvernement et le président de l'Assemblée nationale ont déjà fait savoir tout le mal qu'ils pensaient de cette éventualité ? Peu importe : les deux députés UMP Gérald Darmanin et Guillaume Larrive, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, s'obstinent.
Comme ils l'avaient annoncé, ils ont diffusé, ce mercredi 6 février, en début de la soirée, une "proposition de résolution modifiant le règlement de l'Assemblée nationale engageant les députés à ne pas faire l'usage des réseaux sociaux durant la tenue des séances et des commissions".
Autrement dit : une proposition qui interdirait les députés de tweets pendant les séances de l'Assemblée nationale, ni plus, ni moins.
Les deux députés surfent sur les rappels au règlement motivés par des publications sur le réseau social, qui se multiplient à l'Assemblée, à l'occasion du débat parlementaire sur le mariage homo.
Voici le texte de cette proposition :
On y lit notamment le jugement suivant :
Une pratique abusive de ces outils de communication suscite un véritable dévoiement de la démocratie parlementaire : certains députés préfèrent apporter, en pleine séance, leurs opinions sur les réseaux sociaux plutôt que dans l'hémicycle, privant ainsi leurs collègues d’une argumentation audible par chacun et susceptible d’obtenir une réponse selon les règles habituelles du débat parlementaire.
Les deux députés proposent donc l'introduction d'un alinéa 1 à l'article 71, chapitre XIV, de l'Assemblée, qui traite de la "discipline" et des "immunités" des députés :
Les députés, lorsqu'ils siègent au sein de l'hémicycle ou des commissions, s'engagent, pour la bonne tenue des débats, à ne pas s'exprimer sur les réseaux sociaux.
Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, mais également Michèle Delaunay, ministre la plus "twitter-friendly" du gouvernement, ont toutes raconté au Lab, ce mercredi 6 février, tout le mal qu'elle pensait d'une telle éventualité.