Ne comptez pas sur le gouvernement pour demander l'interdiction de Twitter à l'Assemblée

Publié à 14h20, le 06 février 2013 , Modifié à 15h13, le 06 février 2013

Ne comptez pas sur le gouvernement pour demander l'interdiction de Twitter à l'Assemblée
(Maxppp - Olivier Corsan)

I APPROVE THIS TWEET - Il n'y aura pas d'interdiction de tweeter dans l'Assemblée nationale,a assuré son président Claude Bartolone. Et les ministres vont dans le sens de l'élu socialiste, ainsi qu'en témoignent deux ministres interrogées par le Lab, ce mercredi 6 février.

Najat Vallaud-Belkacem et Michèle Delaunay, l'une porte-parole du gouvernement et l'autre très connectée, jugent même que Twitter a plutôt fait du bien au débat que l'inverse

Il faut dire que le réseau social s'est invité dans l'hémicycle. A tel point qu'un habitué des tweets parlementaires, le député UMP Philippe Gosselin, a faut un rappel au règlement lundi 4 février afin de "réfléchir à la façon dont les députés doivent totalement ou partiellement [...] vérifier l'usage des tweets, gazouillis et autres réseaux sociaux", et que deux autres députés UMP vont réclamer une "interdiction de twitter"à l'Assemblée.

Alors, Twitter a-t-il un effet négatif sur le législateur ? "Non, ce serait un peu radical que de porter un tel jugement", estime Najat Vallaud-Belkacem, la porte-parole du gouvernement.

Elle voit plutôt l'effet positif des réseaux sociaux dans le débat : 

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Les réseaux sociaux ont permis aux débats d’être très largement partagés.
On a beaucoup relevé les tweets qualifiés de dérapages ici ou là, ou discourtois, mais à côté de ça, moi j’ai vu passer beaucoup de tweets informatifs ou simplements intéressants

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La ministre des droits des femmes propose une double vision pour les réseaux sociaux comme pour internet : 

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C'est un formidable espace de liberté et également ne pas considérer comme hors de portée de chercher à en limiter les effets négatifs dans ils tombent dans des appels à la haine.

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Pour Michèle Delaunay, fervente utlisatrice du réseau social  et ministre déléguée aux personnes âgées, le principe est simple :

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Les séances publiques peuvent parfaitement être tweetées par les parlementaires, mais pas les commissions ou réunions privées.

Dans ces cas là, ça n'est pas acceptable. 

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Dans le cas du débat sur le mariage homo, Michèle Delaunay trouve que l'utilisation faite de Twitter par les députés était bonne : 

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Je ne pense pas que Twitter ait pu nuire au débat, au contraire, j'ai trouvé cela positif.

C'est une forme d'apprentissage républicain, ça permet de rendre le débat accessible à des gens qui n'ont pas la possibilité de le voir. 

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Ajoutant tout de même un regret ... : 

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Je trouve dommage qu'il n'y ait pas autant d'activité sur Twitter pour d'autres sujets traités par l'Assemblée nationale, comme les questions de santé, par exemple.

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Gérald Darmanin, député UMP, usager régulier du réseau social y compris avec des messages parfois féroces à l'adresse des députés PS, justifie, de son côté, sa demande d'interdiction au nom "des dommages de Twitter pour le travail des députés" : 

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Il est de la responsabilité de chaque parlementaire d'avoir le souci de la qualité des travaux : publicité des débats ne doit pas rimer avec dispersion des députés en 140 caractères.

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En langage internet, on appelle cela du trolling  - en nettement plus que 140 signes. 

Du rab sur le Lab

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