"Je me suis fait piéger". Candidat socialiste à la mairie de Marseille, Patrick Mennucci s'est retrouvé sur une photo, diffusée sur Twitter, avec un jeune homme faisant le geste de la "quenelle".
Un piège, explique au Lab le député des Bouches-du-Rhône alors que l'image est notamment partagée sur Twitter par des soutiens de Valérie Boyer , députée UMP de Marseille.
Ce n'est pas @patrickmennucci qui a critiqué la "quenelle" ? Pourtant il n'a pas l'air choqué pic.twitter.com/2ZlCDXXsVu
— Maxence Jouve (@maxencejouve) 4 Janvier 2014
Comme Manuel Valls qui assure s'être fait piéger en septembre, Patrick Mennucci a posé malgré lui aux côtés d'une homme faisait ce geste caractéristique des supporters de Dieudonné, défendu par ses partisans comme un salut "antisystème", mais vu par ses détracteurs comme un signe de ralliement antisémite.
Contacté par le Lab, le candidat à la succession de Jean-Claude Gaudin remet en contexte cette photographie qui date de presque trois mois :
"C'était après un meeting, pendant l'entre deux tours de la primaire à Marseille, dans les quartiers nord. A l'époque, je ne connaissais pas la signification de ce geste, depuis j'ai appris ce que c'était. Quelqu'un a voulu me piéger.
Je n'ai même pas souvenir d'avoir vu ça. Si j'avais vu et j'avais su ce que c'était, j'aurais réagi. Je me souviens de l'ambiance, c'était après un meeting, on riait, et quelqu'un a voulu faire une photo à côté de moi, comme ça m'arrive souvent.
"
Qui est le jeune homme aux côtés de Patrick Mennucci ? "Je ne connais pas ce type", répond le député. "Lors d'une réunion publique, tout le monde peut venir, … mais j'ai demandé à mon entourage de se renseigner pour savoir qui est-il", précise le candidat PS. "A l'avenir je me méfierai des gens avec qui je prends des photos."
Et il en profite pour attaquer la droite :
"La droite cherche vraiment les bricolages, je ne vois jamais une attaque sur le fond de mon programme. Et cela ne risque pas d'arriver à Jean-Claude Gaudin. Pour que cela arrive, il devrait sortir sur le terrain pour qu'on le prenne en photo, … et ça n'est pas le cas.
"
Ce geste devenu symbole des fans de Dieudonné, qu'il exécutait déjà en mai 2009 sur une affiche de la liste "antisioniste" qu'il a conduit aux européennes, a gagné en popularité, pour faire désormais l'objet d'un concours spontané: le but est de "placer une quenelle", c'est-à-dire se faire prendre en photo en faisant le geste, un peu n'importe où.
Patrick Mennucci, lui, s'est prononcé pour l'interdiction des spectacles de Dieudonné, comme le ministre de l'Intérieur. Il l'explique notamment dans une tribune publiée sur le Huffington Post :
"Je sais et je mesure la complexité d'une telle interdiction. J'entends et je partage les arguments de ceux qui craignent une victimisation de cet "humoriste". Mais je considère que ne pas m'opposer à sa venue à Marseille ou ailleurs serait un acte lâche, contraire à mes valeurs, à mon engagement politique et contraire à mon attachement à la République, à la France et à notre histoire.
"