TÉTU - Dominique Reynié n'a pas l'intention de se laisser dicter sa conduite par Nicolas Sarkozy et l'état-major LR. Mais alors pas du tout. Depuis le 5 novembre et le dépôt des listes, une rumeur persistante circule rue de Vaugirard, comme l'explique Libération : à l'heure de déposer sa liste, l'ancien politologue aurait décidé d'exclure Julien Arnaud, cadre LR en Hérault et en délicatesse avec la justice*. Un cadre que Nicolas Sarkozy avait ardemment défendu et dont le nom avait été validé par la commission nationale d'investiture du parti.
Le 6 novembre, Dominique Reynié a donc tenu une conférence de presse pour s'expliquer. Et pour présenter des listes où de nombreux colistiers prévus n'apparaissent plus. Dans le même temps, il a envoyé un communiqué aux rédactions expliquant ceci :
"Notre liste a été déposée ce jour en Préfecture de Haute-Garonne sous le nom ‘Je m’engage pour ma Région’. Je suis heureux que cette liste associe, comme nous le voulions Les Républicains, l’UDI, le MoDem, CPNT et des personnalités issues de la société civile. Notre liste ne fusionnera pas. C’est celle qui ira jusqu’au second tour telle qu’elle est aujourd’hui, c’est la liste des vainqueurs !
"
Aucun mot quant à d'éventuels changements mais, dans le détail, des colistiers prévus dans la liste validée par le CNI ont été enlevés. À l'exemple de Arnaud Julien, secrétaire départemental LR de l'Hérault. Contacté par le Lab, il confirme son éviction :
"Nous sommes plusieurs à avoir été enlevés ou rétrogradés dans la liste. Il avait fait une promesse face au CNI qu'il n'a pas respecté. S'il trahit ses promesses avec nous, je ne vois pas pourquoi il ne les trahirait pas avec ses électeurs.
"
Samedi 7 novembre, un conseil national se tiendra chez Les Républicains où la liste validée sera celle proposée par la commission d'investiture. La tête de liste LR a jusqu'à lundi 9 novembre pour apporter des modifications à sa liste.
Le 7 octobre, en pleine commission d’investiture du parti, l'ancien chroniqueur pour l'émission C dans l'Air avait menacé de quitter la salle avant de se raviser. Le tout face à Nicolas Sarkozy.
Depuis son investiture comme tête de liste en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Dominique Reynié doit faire face à de multiples attaques venant de son camp. Des attaques qui auraient pu se transformer en renvoi par Nicolas Sarkozy si l'affaire Morano n'était pas venue tout perturber dixit un sénateur LR de la région. C'est d'ailleurs ce même sénateur, Jean-Pierre Grand, par ailleurs soutien de Philippe Saurel, qui avait alerté le président de Les Républicains de la possible inéligibilité du candidat dans la région.
[EDIT 07/11] Après publication de l'article, Arnaud Julien tient à préciser qu'il n'est pas "en délicatesse avec la justice". "Aucune plainte n'est déposée contre moi. Il s agit juste d'un pré-rapport de la chambre régionale des comptes. Aucun acte délictuel ne m'a été reproché", dit-il.
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