La politique fiction est à la mode en ce moment. Qui voterait pour qui en cas de duel au second tour de la présidentielle entre Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen ou entre François Hollande et Marine Le Pen ? Si François Bayrou a refusé de se prononcer sur un tel cas de figure entre la présidente du FN et l’ancien chef de l’Etat candidat à la primaire, Nicolas Sarkozy veut jouer celui qui prend de la hauteur, ce samedi 12 novembre dans les colonnes du Parisien .
Alors que le ton est de plus en plus virulent entre les deux hommes, que François Bayrou a fustigé le manque d’honnêteté du camp Sarkozy, Nicolas Sarkozy ne veut pas faire croire qu'il lui en tient rigueur, même s’il continue de répéter qu’il ne gouvernera pas avec le président du Modem, soutien d’Alain Juppé et responsable de l’arrivée au pouvoir de la gauche en 2012 selon lui.
Interrogé sur François Bayrou et sa non-réponse sur un duel Le Pen-Sarkozy par Le Parisien, Nicolas Sarkozy réplique :
"Ça en dit long sur son engagement moral. Si j’avais fait ça, moi, quel scandale aurait-on dit. Je vous dis une chose : s’il était face à Marine Le Pen, je voterais pour lui.
"
Jusqu’à preuve du contraire, pour l’instant, ce duel relève de la pure politique fiction, François Bayrou n’étant pas candidat à l’élection présidentielle. Il ne le sera que si… Nicolas Sarkozy et non Alain Juppé remporte la primaire de la droite.
"Je ne voterai jamais pour le Front national", avait expliqué Nicolas Sarkozy quand on lui demandait s’il voterait pour François Hollande face à la candidate frontiste, assurant qu’il glisserait ainsi un bulletin Hollande dans l’urne, mais "pas de gaieté de cœur" .
Et de conclure, ce samedi, sur François Bayrou :
"Décidément… on n’a pas la même moralité, lui et moi.
"
Une manière de répondre à la dernière salve de critiques du centriste à son égard. Sur BFM TV, le 10 novembre, le maire de Pau avait détaillé quatre exemples révélateurs, selon lui, de la malhonnêteté du camp Sarkozy, jugeant qu’entre "le système Sarkozy-Balkany" et lui, il y avait "une incompatibilité de valeurs" .
Dans la matinée de ce samedi, François Bayrou a répondu à cette dernière affirmation de Nicolas Sarkozy, le prenant pour "un compliment":
.@NicolasSarkozy dit "je n'ai pas la même moralité que @bayrou" : c'est rare les compliments de sa part !...
— François Bayrou (@bayrou) 12 novembre 2016
[BONUS TRACK] Droitier, moi, vraiment ?
La plupart des commentateurs s'accordent pour dire que Nicolas Sarkozy fait une campagne très à droite, centrée sur l'identitaire et flirtant parfois avec les thèmes du Front national. Que nenni, réplique ce samedi Nicolas Sarkozy au Parisien, agacé d'être présenté ainsi. "Je ne me reconnais en aucun cas dans cette présentation caricaturale", dit-il. Et d'ajouter :
"Je n'accepte pas qu'on dise que je suis très droitier. Rien ne permet de dire cela quand on voit que je suis attaqué matin, midi et soir par madame Le Pen. Je suis sa cible prioritaire.
"
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