Tension à Bercy. Entre le ministre de l'Economie et des finances, et son ministre délégué au Budget, les relations sont tendues. Libération parle d'une "crise de couple".
Quand on évoque le cas de Jérôme Cahuzac, Pierre Moscovici montre "son agacement", selon le quotidien, et rappelle la hierarchie au sein du ministre :
"Pour que ça fonctionne bien entre un ministre de l’Economie et le titulaire du Budget, il faut que le premier soit totalement ministre et que le second soit totalement ministre délégué."
Le ministre du Budget n'énerve pas que son collègue de Bercy. La veille, c'est Cécile Duflot qui confiait plus qu'une irritation : "il trouvait fatigant d'avoir à s'abaisser à passer du temps avec une souillon comme moi". A plusieurs reprises, Jérôme Cahuzac a été dépeint comme "le mal aimé du gouvernement".
Libération parle d'un "insoutenable penchant franc-tireur". Il faut dire que le ministre du Budget a le mauvais rôle. Celui qui doit négocier avec les ministres afin d'ajuster un budget avec 30 milliards d'euros d'économie. Un proche de Matignon confie au quotidien que "ce n'est pas facile pour Mosco, car Cahuzac a carte blanche pour obtenir du résultat".
Si Pierre Moscovici souhaite recadrer son ministre et souligne qu'il est "totalement ministre délégué", la "crise a foutu en l'air" le schema du ticket entre un ministre politique et un technicien, à Bercy, assure un proche de Nicolas Sarkozy. "Les décisions économiques sont devenues quasi systématiquement politiques".
La réplique de Pierre Moscovici n'est pas sans rappeler, dans une moindre mesure, celle de Jacques Chirac à l'égard de son ministre Nicolas Sarkozy, souhaitant réaffirmer son autorité : "Je décide, il exéctute".
Officiellement, Jérôme Cahuzac est bien ministre délégué. Contrairement à ses prédécesseurs, Éric Woerth, François Baroin et Valérie Pécresse qui étaient ministre de plein exercice.