"Couacs" au gouvernement : la théorie du débat, par Christiane Taubira

Publié à 06h44, le 19 mars 2013 , Modifié à 06h44, le 19 mars 2013

"Couacs" au gouvernement : la théorie du débat, par Christiane Taubira
Christiane Taubira. (Reuters)

COUAC OU PAS COUAC - Si Pierre Moscovici n’aime pas les "couacs", un mot qui lui hérisse le poil, alors il est sur la même longueur d’ondes que Christiane Taubira.

Ce mardi 19 mars, la ministre de la Justice accorde une longue interview à Libération (lien payant) dans laquelle elle livre sa théorisation des "couacs" en débats. Des débats qui doivent vivre et qu’elle revendique.

La ministre qui porte le projet de loi sur le mariage homosexuel  assure qu'exprimer une conviction, fut-ce en tant que ministre, en dehors d'un portefeuille défini et qui ne va pas dans le sens d'un arbitrage, ce n'est pas un couac. C’est du débat, insiste-t-elle tout au long de l’interview

Ainsi déclare-t-elle à Libération :

Cela voudrait dire qu’il n’y a plus de convictions, qu’on n’a plus le droit de dire les siennes. Ce n’est pas l’univers dans lequel j’évolue.

Interrogée sur sa prise de position, contraire à celle de Manuel Valls, sur les  récépissés de contrôles d’identité, Christiane Taubira assume son engagement en leur faveur et répète qu’elle assume ses convictions.

Tout en niant tout couac, car elle respecte les arbitrages rendus par Matignon. Taubira, une ministre docile ?

J’accepte toutes les décisions du Premier ministre, tous les arbitrages. Mais je ne conçois pas qu’accepter un arbitrage suppose que j’oublie mes convictions.

Et d’ajouter :

Elle ne met pas en cause la décision du Premier ministre, ce n’est pas "un couac" .

La ministre est une femme de convictions donc. Un terme qu'elle répète une demi-douzaine de fois. Une femme politique entière qui accepte la hiérarchie et les us gouvernementaux. Ce qui ne présuppose, selon elle, aucune contradiction.

Aussi assure-t-elle :

Il n’y a pas d’antagonisme entre les convictions et la discipline gouvernementale.

Pas de couac donc, mais bien du débat, et une liberté d’assumer ses choix et ses idées. Un message que Christiane Taubira a clairement souhaité faire passer via cet entretien fleuve à Libération. Au point de répéter une dernière fois :

Aujourd’hui, chaque fois que quelqu’un s’exprime, soit c’est par egotisme, soit c’est un couac…

Excusez-moi, je n’ai pas l’intention de devenir schizophrène !

Du rab sur le Lab

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