Éteindre la grogne des agriculteurs et des éleveurs au plus vite. C’est l’objectif de exécutif en cette fin de mois de juillet alors que la crise a éclaté. Ce jeudi 23 juillet, François Hollande va mouiller la chemise dans ce dossier pour défendre son ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll, qu’il avait contraint à aller à Caen à la rencontre de la contestation.
Ce jeudi donc, à Dijon, le chef de l’Etat sera attendu de pied ferme, alors qu’il défendra face à des responsables agricoles un plan d'urgence d'aide aux éleveurs qui peine à convaincre, comme le démontre la persistance de barrages routiers et d'autres actions de protestation. A l’origine, cette rencontre n’était pas prévue à l’agenda du président. Mais face à la crise grandissante, François Hollande l’a ajouté à son déplacement initialement consacré à la viticulture. François Hollande, qui, dixit son entourage au Parisien de ce jeudi suit la crise "de très près", ne veut pas lâcher Stéphane Le Foll, son fidèle compagnon de route depuis les années PS et également porte-parole du gouvernement.
"Ça fait des mois qu'il alerte tout le monde sur les crises multiples du monde agricole", explique au Parisien "un de ses proches amis". Qui ajoute que le ministre s'est ensuite retrouvé "débordé, emporté par les événements". D'où l'entrée de la cavalerie dans le jeu avec François Hollande.
Confronté depuis le week-end dernier à une contestation grandissante, le gouvernement a annoncé mercredi un plan d'urgence doté de plus de 600 millions d'euros en faveur des éleveurs en difficulté. Ses objectifs sont de relever les prix payés aux éleveurs, pour le porc comme pour la viande bovine, et de desserrer l'étau de la dette des éleveurs. L'Etat va ainsi engager avec les banques une restructuration de l'ensemble des dettes à moyen et long terme.
Ces annonces ont toutefois suscité des réactions pour le moins mitigées. Et la tension gagne le monde politique et la vigueur des joutes entre l'opposition et le gouvernement, mercredi à l'Assemblée nationale, était là pour en témoigner. Lors d'une séance agitée de questions au gouvernement , Manuel Valls s'en est vivement pris au président du groupe de Les Républicains, Christian Jacob, dénonçant ses prises de position sur le mouvement des éleveurs qui ne sont ni "dignes" ni "à la hauteur de la situation" et soutiennent "le populisme" et le "poujadisme". Dans son interpellation du gouvernement, Christian Jacob, ancien syndicaliste agricole, avait qualifié d'"opération de com'", de "mascarade", de "mensonge" ou encore de "fumisterie" le plan d'urgence pour les éleveurs.
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