Une grande partie de la classe politique s'est emparée de la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine, du Front national à la quasi totalité des candidats à la primaire de la droite, en passant par des soutiens de Jean-Luc Mélenchon. Ce qui a *profondément choqué* Dominique Bussereau. Lors d’un meeting de soutien à Alain Juppé à Bordeaux, mercredi 9 novembre, l'ex-ministre LR des Transports a fustigé "la récupération sans vergogne" par le FN de la victoire du candidat républicain face à la démocrate Hillary Clinton, mais aussi par "quelques voix à droite" :
"Ce qui m'a choqué c'est la récupération depuis ce matin sans vergogne de Madame Le Pen [...] de l'ineffable monsieur Philippot sautant comme un cabri et puis, même, disons-le de quelques voix à droite qui ont cru que cela pourrait servir pour des élections primaires ou présidentielles [sic]. Il faut bien rappeler que la seule manière de battre Marine Le Pen c'est d'élire un candidat qui arrive en tête au premier tour de l'élection présidentielle, et quel est le candidat qui arrive en tête ? C'est Alain Juppé !
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À droite , Alain Juppé a fait dans la sobriété en soulignant les risques que "la démagogie et l’extrémisme font courir à la démocratie". On imagine mal Dominique Bussereau viser son poulain en plein meeting… Les reproches semblent être plutôt adressés à Nicolas Sarkozy, qui a analysé la victoire du Républicain américain sous le prisme de la défaite de cette même "pensée unique". Ou encore à Bruno Le Maire qui a expliqué que Donald Trump avait été élu en partie "parce qu’il n’a jamais dirigé les États-Unis".
Au Front national , les vice-présidents Florian Philippot et Steeve Briois ont vu dans cette élection la confirmation qu’un succès de leur parti en 2017 est possible. Une hypothèse réaffirmée par Marine Le Pen elle-même sur le plateau du JT de France 2.
Une victoire du candidat frontiste en 2017 ? Dominique Bussereau n’y croit absolument pas. "Les Français ne votent jamais comme les Américains", a-t-il martelé. Ce résultat "oblige à beaucoup d'humilité", avait-il dit à la presse avant le début du meeting. Avant d’ajouter que "rien n'est gagné d'avance". Il reste onze jours avant le premier tour de la primaire, où les sondages prédisent un duel Sarkozy contre Juppé au second tour.
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