Le Front national se déchire en public mais ne comptez pas sur Manuel Valls ou Nicolas Sarkozy pour jouer les commentateurs de cette crise politique et familiale. Les deux se sont refusés, mercredi 8 avril, à commenter les lignes de fractures apparues entre Marine Le Pen et son père suite aux récentes déclarations de ce dernier sur le point de "détail" de la Seconde Guerre mondiale et le maréchal Pétain.
Selon le journaliste de BFM-TV, Adrien Gindre, Manuel Valls se serait refusé à toute réaction prétextant qu’il préférait "s'occuper des vraies préoccupations des Français". Le Premier ministre aurait dit :
"Je ne répondrai à aucune question. Nous sommes patriotes, bon Français, l’intérêt général c’est s’occuper des vraies préoccupations des Français.
"
Même réaction du côté de Nicolas Sarkozy. Selon un journaliste du Figaro, le président de l’UMP aurait refusé de commenter les divisions du FN. À un détail près : ce dernier arborait un large sourire.
Interrogé sur les divisions au sein du FN, Sarkozy affiche un très large sourire mais ne pipe mot
— Jean-Baptiste Garat (@Figarat) 8 Avril 2015
Tout le monde ne s'est pas montré aussi réservé. Le président du groupe UMP au Sénat Bruno Retailleau, en bon dirigeant de société, y est ainsi allé de son analyse entrepreneuriale :
Le problème quand on conçoit un parti comme une PME familiale c'est que les histoires de famille prennent le pas sur l'intérêt général.. #FN
— Bruno Retailleau ن (@BrunoRetailleau) 8 Avril 2015
Benoist Apparu a préfèré filer la métaphore cinématographique en pointant que l'opposition entre le père et la fille pourrait bien servir le Front national. Raisonnement qui est aussi celui de Gilbert Collard, pourtant député du Rassemblement Bleu Marine.
Le numéro de duettiste des #LePen me rappelle les films américains avec le good le bad cop ! La réalité c'est bonnet blanc et blanc bonnet !
— Benoist Apparu (@benoistapparu) 8 Avril 2015
Xavier Bertrand voit dans cette crise le signe que Marine Le Pen a tout sauf "l’attitude d’un véritable chef" puisqu’elle attend "d’être au pied du mur pour enfin dénoncer l’inacceptable". Un argument que le député de l'Aisne aura probablement tout le temps de développer lors de la campagne pour les élections régionales, où il pourrait se retrouver face à la présidente du Front national.