BIS REPETITA - Jean-Marie Le Pen assure qu'il se retient, parfois, de dire tout ce qu'il pense pour ne pas gêner sa présidente de fille . Mais parfois, le fondateur du Front national oublie un peu de se contrôler et dit tout ce qui lui passe par la tête. Comme ce jeudi 2 avril, sur le plateau de BFMTV .
Face à Jean-Jacques Bourdin, Jean-Marie Le Pen évoque son plus grand tube : le "point de détail" . Le journaliste de RMC – BFMTV lui demande s'il regrette ses propos. Eh bien la réponse est non, comme il l'a déjà dit (par exemple ici ) Le président d'honneur du FN explique :
"Ce que j'ai dit correspondait à ma pensée, que les chambres à gaz étaient un détail de l'histoire de la guerre, à moins d'admettre que ce ne soit la guerre qui soit un détail des chambres à gaz.
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Et Jean-Marie Le Pen, fort logiquement, de maintenir ses propos, parce qu'il croit que "c'est la vérité et que ça ne devrait choquer personne". Il parle d'une instrumentalisation menée contre lui "en y ajoutant un soupçon d'antisémitisme". Et, comme l'an dernier au moment de la polémique sur "la fournée" des artistes s'opposant au FN, l'eurodéputé frontiste met au défi "quiconque de citer une phrase antisémite dans [sa] vie politique".
Il refuse en revanche de se prononcer sur la Shoah et de dire, comme l'y invite Jean-Jacques Bourdin, qu'il s'agit d'une "horreur absolue". Voici l'échange :
"- Jean-Jacques Bourdin : C'est une horreur absolue ?
- Jean-Marie Le Pen : C'est un autre problème, c'est un autre jugement.
- Jean-Jacques Bourdin : Une horreur absolue ou pas ?
- Jean-Marie Le Pen : Tout cela est horrible, la guerre est horrible vous savez.Un éclat d'obus qui vous déchire le ventre, une bombe qui vous décapite, une chambre qui vous asphyxie, c'est assez ignoble, c'est vrai.
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D'ailleurs, puisqu'il parle de la seconde guerre mondiale, Jean-Marie Le Pen évoque le gaullisme revendiqué par Florian Philippot . Et il explique que, si au FN il y a de "fervents gaullistes", "il y a aussi de fervents pétainistes".
Pas sûr, qu'à Nanterre, la présidente du FN voit d'un très bon œil les commentaires de Jean-Marie Le Pen, à nouveau, sur les chambres à gaz. Elle-même s'est d'ailleurs plusieurs fois désolidarisée de son père concernant sa position sur la Shoah.
[Edit 16h28] Dans son traditionnel Journal de bord, Jean-Marie Le Pen revient sur son passage à BFMTV jeudi 2 avril. Et sans surprise, le président d'honneur du Front national assume ses propos. "Oui, je ne change pas d'avis. J'ai une opinion que je crois justifiée", déclare-t-il. Et de redire presque mot pour mot ce qu'il a déjà dit le matin sur le plateau de la chaîne d'info en continu: "Oui, les chambres à gaz sont un détail de l'histoire de la deuxième guerre mondiale, à moins que l'on ne m'oblige à croire que c'est la deuxième guerre mondiale qui serait un détail de l'histoire des chambres à gaz".
[Edit 19h20] Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour contestation de crime contre l'humanité après les propos de Jean-Marie Le Pen, a indiqué une source judiciaire à l'AFP. L'enquête a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) de la police judiciaire parisienne, selon cette source.
[Edit 20h25] L'incompréhension de Philippot
Invité d'Europe 1 en fin d'après-midi, le vice-président du FN Florian Philippot a fait part de sa désapprobation quant à ces propos. "C'est toujours un dérapage de trop, une provocation parfaitement inutile, a-t-il déclaré. Les Français nous attendent sur leurs vrais problèmes, leurs vraies préoccupations, ça ne représente en aucune manière la ligne du FN ni celle de Marine Le Pen."
Surtout, le numéro 2 du parti frontiste ne comprend pas cette propension du président d'honneur à créer la polémique :
"On a un peu renoncé à chercher les raisons. Je ne sais pas. C'est pour faire de la polémique pour faire de la polémique, de la provocation pour de la provocation, je vois bien ce qu'il perd, je ne vois pas ce qu'il gagne.
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