Jean-Marie Le Pen assume de parfois gêner Marine Le Pen. Et pourtant, à l'en croire, le président d'honneur du Front national ne fait rien pour. Mieux, il prend même sur lui pour ne pas embarrasser la présidente du FN, réélue dimanche 30 novembre avec 100% des suffrages exprimés. Alors, si malgré tout ça, Marine Le Pen est gênée, tant pis.
Voici ce qu'il a déclaré lundi 1er décembre sur le plateau de C à vous sur France 5 :
"Est-ce que je gêne madame Le Pen ? Je ne crois pas. Peut-être que je la gêne. Tant pis, il faudra qu'elle s'y fasse. J'essaie, moi, de ne pas la gêner parce que ce qui m'importe plus que Marine Le Pen, c'est la cause de la France, c'est la cause de son redressement. Et quelques fois, même, j'ai envie de dire des choses que je ne dis pas justement pour ne pas gêner la présidente et pour rester grosso modo dans la ligne générale du mouvement.
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Jean-Marie Le Pen se retient donc de dire tout ce qu'il porte sur le cœur. "Quand je ne suis pas d'accord, j'évite de le dire publiquement. Je lui dis [à Marine Le Pen] au creux de l'oreille", ajoute-t-il. Pas question de perturber l'ascension politique de sa fille, qu'il voit déjà à l'Élysée.
Mais retenue ne veut pas dire silence. Le président du FN n'est quand même pas avare de provocations, comme il l'a encore démontré samedi 29 novembre, lors du congrès du FN. Interrogé sur le gaullisme revendiqué par Florian Philippot, Jean-Marie Le Pen avait estimé que ça ne le gênait "pas plus que ne [le] gênerait quelqu'un qui irait sur la tombe du maréchal Pétain".
Les relations entre Marine Le Pen et Jean-Marie Le Pen se sont particulièrement tendues en juin dernier, après les propos du président d'honneur du FN sur "la fournée". La cheffe frontiste avait alors dénoncé une "faute politique".
Même Marion Maréchal-Le Pen, pourtant réputée proche de son grand-père, avait repris à son compte les critiques de Marine Le Pen. "Je suis d'accord avec elle : il y a eu une faute politique", avait-elle déclaré sur France 2.