La écologistes demandent des comptes. Après un déjeuner de travail avec la majorité, à Matignon, les responsables d'Europe Ecologie - Les Verts réclament à Jean-Marc Ayrault un calendrier sur l'écotaxe et exigent que la FNSEA s'explique sur la situation en Bretagne.
Dans la matinée, le Premier ministre a suspendu sur l'ensemble du territoire de l'écotaxe pour laisser le temps au dialogue sur ce sujet qui suscite de fortes oppositions en Bretagne.
"Cet ajournement n'est bon ni pour l'intérêt général, ni pour la Bretagne", déplore Pascal Durand, secrétaire national d'EELV, qui admet comprendre "une mesure qui se veut sociale, pour éviter les violences".
Et il s'interroge sur la méthode, en attendant des éclairages du gouvernement :
Il a ajourné une décision, on ne peut qu'en prendre acte. Ce que l'on attend maintenant c'est un agenda et les conditions du dialogue. J'espère que nous allons très rapidement être confrontés à ce débat.
Pour François de Rugy, co-président du groupe écolos à l'Assemblée national, "il a été clairement indiqué par le Premier ministre qu'il ne s'agit que d'un ajournement". Barbara Pompili, co-présidente également, assure "attendre des annonces" et que cela ne remet pas en cause la présence des écologistes dans la majorité :
On peut pas quitter le navire quand ça ne va pas (...) ne pas faire couler le bateau.
Les deux visent particulièrement la FNSEA, principal syndicat agricole en France. "Ceux qui ont instrumentalisé cette taxe poids lourds en Bretagne vont avoir à s'en justifier", martèle Pascal Durand.
Qui a instrumentalisé ?"Ceux qui ne veulent pas qu'on parle du modèle agricole en Bretagne" et qui utilisent un "bouc-émissaire fiscal" :
La FNSEA doit s'expliquer et se justifier sur ce qu'elle a fait en Bretagne.
(...)
Le problème qui se pose est un problème de modèle, on est en train d'agiter le chiffon rouge le font pour ne pas résoudre les vraies questions qui sont celles que l'agriculture rencontre en Bretagne depuis des années.
De leur côté, José Bové et Noël Mamère se montrent très critiques. Le premier juge que la suspension est "lamentable" quand le second s'affiche "déçu et en colère".