Proche de Manuel Valls, Pascale Boistard, désormais ex-secrétaire d’Etat du gouvernement Cazeneuve, n’a pas suivi son ancien n+1 dans son soutien à Emmanuel Macron. Elle s’en réjouit d’autant plus depuis que le nouveau chef de l’Etat a nommé le député-maire LR Edouard Philippe comme Premier ministre.
Dans les colonnes du Figaro de ce mardi 16 mai, jour d’annonce du tout premier gouvernement du quinquennat Macron, Pascale Boistard dénonce "cette chimère et de droite et de gauche" qui, dit-elle, "commence à bien faire". Et de plaindre les socialistes qui ont soutenu Emmanuel Macron et se retrouvent avec un Premier ministre issu des rangs de la droite :
"J’ai de la pitié pour les socialistes qui sont allés se compromettre dans ce cirque.
"
Dénonçant "la volonté bonapartiste et hégémoniste" du nouveau résident de l’Elysée, Pascale Boistard, dans la lignée de la com’ du parti socialiste, insiste sur le fait qu’Edouard Philippe "n’est pas un progressiste" et qu’il a voté contre nombre de lois du quinquennat Hollande :
"Il a voté contre le texte sur l’égalité réelle entre les hommes et les femmes, contre la loi de transparence sur la vie publique, il s’est abstenu sur le mariage pour tous, a voté contre la loi de refondation de l’école… C’est un homme de droite, très clairement, et je ne vois pas du tout l’équilibre.
"
Elle reprend là les éléments de langage distillés par le Parti socialiste, notamment à travers une infographie sur les réseaux sociaux, rappelant le pedigree du nouveau chef du gouvernement lors des cinq années écoulées - ce qui, espère le PS, permettra de remobiliser les troupes pour les législatives :
Vous ne connaissez pas encore notre nouveau Premier ministre @EPhilippe_LH choisi par @EmmanuelMacron ? Allez, on fait les présentations ! pic.twitter.com/uIRaBDdpQw
— Parti socialiste (@partisocialiste) 15 mai 2017
Cependant, cette critique acerbe de Pascale Boistard envers Edouard Philippe, et par ricochets, envers Emmanuel Macron, n’est pas surprenante. L’ex-secrétaire d’Etat s’était déjà opposée à plusieurs reprises à l’ancien ministre de l’Economie, lançant ici un message pas si subliminal à son encontre ou dénonçant là "une forme d’irrespect" dans les propos de Macron sur "l’alcoolisme et le tabagisme" dans le Pas-de-Calais.