MEDIABASHING - Ce n'est parce que les Le Pen se déchirent que le Front national en oublie ses fondamentaux : la critique du système et de ses soi-disant plus fidèles lieutenants, les médias. Après Bruno Gollnisch estimant que les journalistes du Petit Journalont quand même un peu cherché les coups qu'ils ont reçus lors du défilé du 1er mai, après Florian Philippot expliquant que les mêmes journalistes de Canal+ sont "dans une stratégie de provocation permanente" et "cherchent l'incident", c'est au tour de Marine Le Pen de critiquer les médias. Et pas n'importe lequel : BFMTV.
Mercredi 7 mai, à Prague, la présidente du Front national a refusé de répondre aux questions du journaliste de la chaîne d'information en continu sur les *tensions* (ou plutôt la guerre) ouverte avec Jean-Marie Le Pen. Voici l'échange entre la cheffe frontiste et le journaliste de BFMTV Thomas Soulié :
"- Thomas Soulié : Vous n'avez pas envie de répondre frontalement à votre père, je répète ma question Marine Le Pen. Il est très dur envers vous en ce moment.
- Marine Le Pen : Je n'ai pas envie de répondre à BFM surtout, que je considère comme ordurière.
- Thomas Soulié : Pour quelles raisons ?
- Marine Le Pen : Ordurière. Car elle manque en même temps d'impartialité…
- Thomas Soulié : ...On pose juste des questions Marine Le Pen.
- Marine Le Pen : Non mais je vous le dis, récemment, on l'appelle 'BFM Système' maintenant.
- Thomas Soulié : Et pour revenir à votre père, vous n'avez pas envie de répondre ?
- Marine Le Pen : Interviewez Jany (la compagne de Jean-Marie Le Pen, ndlr).
"
Résumons : un journaliste pose une question à la présidente d'un parti politique qui répète à l'envi qu'il représente 25% des Français. La présidente d'un parti politique qui répète à l'envi qu'il représente 25% des Français refuse de répondre en expliquant que la chaîne pour laquelle il travaille est partiale. Ça ne vous rappelle rien ?
En février dernier, déjà, Marine Le Pen avait gentiment envoyé promener un journaliste de Canal+ au Salon de l'agriculture. Voici l'échange qui avait eu lieu à l'époque :
"- Canal+ : Un mot madame Le Pen sur la multiplication des dérapages des candidats FN aux départementales.
- Marine Le Pen : Je ne parle pas à Canal+, monsieur.
- Canal+ : On peut vous poser des questions quand même?
- Marine Le Pen : Vous pouvez les poser mais je ne vous répondrai pas.
"
Juste après, le journaliste avait été cordialement prié par le service de sécurité d'aller voir ailleurs si Marine Le Pen y était.
Après Canal+ (et donc iTÉLÉ, chaîne du groupe) BFMTV vient s'ajouter à la liste des médias avec lesquels Marine Le Pen, et plus largement le FN, a un contentieux . Heureusement, il lui reste encore LCI comme chaine d'information en continu à qui parler.