5 exemples des relations un poil compliquées entre le FN et les médias

Publié à 16h00, le 06 février 2015 , Modifié à 16h54, le 06 février 2015

5 exemples des relations un poil compliquées entre le FN et les médias
Steeve Briois, Marine Le Pen, Florian Philippot et Marion Maréchal-Le Pen © Montage via AFP

Les relations entre le Front national et les médias sont, disons, un peu compliquées. Dernier exemple en date avec les menaces proférées et rapportées par Edwy Plenel, le directeur de Mediapart, ce vendredi 6 février, par plusieurs personnes de Jeanne, le micro-parti personnel de Marine Le Pen.

Depuis le début de l'année 2015, plusieurs membres haut placés du FN ont ouvertement critiqué, attaqué, voire menacé des médias de tous bords. Comme si le parti, après le mouvement d'unité national né avec les attentats de Paris début janvier, voulait bien signifier qu'il ne fait pas partie du système qu'il pourfend d’ordinaire. 

Florilège.

>> Jeanne vs. Mediapart

Ce vendredi 6 février, Edwy Plenel raconte sur Mediapart  que deux journalistes de sa rédaction ont été pris à partie par des responsables du micro-parti de Marine Le Pen, Jeanne. Après s'être rendu au siège des sociétés du trésorier de Jeanne, Axel Loustau, les deux reporters ont été "admonestés par un groupe de quatre à cinq personnes, parmi lesquelles Axel Loustau", écrit Edwy Plenel.

L'un d'eux, Olivier Duguet, ancien trésorier de Jeanne, a menacé physiquement l'une des journalistes :

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Je vais te tuer !… Je vais te retrouver !… Je vais t’attendre en bas de chez toi !…

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Les deux reporters, qui ont dû se réfugier dans une brasserie, "ont signalé les faits, dans une déposition au commissariat du onzième arrondissement", précise le directeur de Mediapart.

La Société des journalistes de Mediapart a rédigé un communiqué dans lequel elle condamne l'agression de deux de ses journalistes.

>> Marine Le Pen vs. France 2

Jeudi 5 février, Marine Le Pen a fustigé un reportage diffusé la veille sur de France 2 et le témoignage de Walter Broccoli, figure du syndicalisme à Florange, en rupture avec son fils depuis la candidature de ce dernier sur une liste FN aux municipales de Thionville en 2014.

La présidente du FN a dénoncé cette interview, se référant pour se faire à Pol Pot , le dictateur cambodgien, chef des Khmers rouges et à l'origine du génocide cambodgien qui a coûté la vie à environ 1,7 million de personne entre 1975 et 1979.

Voici son message :

Vendredi, le compte officiel du Front national a diffusé un selfie pris entre Walter Broccoli et la journaliste de France 2 qui l'a interviewé, précisant que le reportage a été réalisé fin 2014 alors qu'il a été diffusé pile entre les deux tours de la législative partielle du Doubs où s'affronteront, au deuxième tour, le FN et le PS.

>> Steeve Briois vs. La Voix du Nord

Le maire FN d'Hénin-Beaumont s'est fendu d'un communiqué vendredi 6 février pour dénoncer le traitement médiatique de sa ville par la Voix du Nord. En cause, un article du quotidien régional sur la construction d'un mur contre les cambriolages dans un quartier pavillonnaire.



Capture d'écran La Voix du Nord

Le vice-président du FN fustige la méthode de La Voix du Nord qui "consiste à susciter le mécontentement au sein de manifestations ou de décisions prises par l’équipe municipale", en manipulant et tronquant les propos des habitants.

Il ajoute :

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Lorsque la précédente municipalité socialiste avait fait la même chose dans le lotissement voisin du clos du lac, 'La Voix du Nord' n’avait pourtant pas écrit une ligne.



Cette véritable discrimination et cet acharnement commencent à irriter sérieusement les habitants de la commune d’Henin-Beaumont.

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>> Florian Philippot vs. Jean-Michel Aphatie

La conférence de presse de François Hollande à l'Élysée était à peine terminée que Florian Phlippot réagissait sur les antennes de RTL, jeudi 5 février. Le vice-président du FN est revenu sur les mots du chef de l'État, considérant que le parti créé par Jean-Marie Le Pen n'adhère pas "aux valeurs de la République".

S'en suit un échange *un peu tendu* entre Florian Philippot et Jean-Michel Aphatie au sujet des propos de la candidate frontiste sur l'égalité des races :

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-          Florian Philippot : Que le chef de l'État aille diffamer une candidate en allant chercher des propos qui ne sont même pas d'elle, de 1996, ça prouve à quel point la France n'est pas dirigée…



-          Jean-Michel Aphatie : Ah si si, les propos sont d'elle oui. Les propos sont d'elle.



 -          Florian Philippot : Je peux parler ? Ou je ne peux pas parler ?



-          Jean-Michel Aphatie : Elle a même reconnu qu'elle lisait l'argumentaire du Front national.



-          Vincent Parizot : Ça c'était Jean-Michel Aphatie. Poursuivez Florian Philippot.



-          Florian Philippot : Voilà, c'est bien. Non mais c'est bien, toute la caste politico-journalistique est derrière le candidat PS…

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Et le vice-président du Front national de souhaiter que son parti arrive en tête dans le Doubs "pour mettre une bonne rouste à cette belle caste qui commence à être particulièrement agacée, agressive et haineuse parce qu'elle sent que le peuple reprend la main".

>> Marion Maréchal Le Pen vs. Public Sénat

Mardi 27 janvier, lors de la remise des prix du Trombinoscope. Après le discours du président de Public Sénat Gilles Leclerc, refusant de remettre en mains propre à Steeve Briois le prix de "l'élu local de l'année", Marion Maréchal Le Pen a pris à partie le journaliste.

"Mais on va vous avoir... Mais quand ça va arriver, ça va vraiment vous faire mal ! Vraiment, merci. Parce qu'on a des petits coups de mou et quand on a ça, on est motivés ! Vraiment. Vraiment", a lancé la députée FN du Vaucluse.

Tout cela devant les caméras du Petit Journal de Canal+ :



Le 3 février sur BFMTV, Marion Maréchal – Le Pen a évoqué cet échange, considérant sa réaction "plutôt mesurée". Puis, la députée a fustigé le comportement de "Gilles Leclerc qui est patron d'une chaîne publique, Public Sénat, payée par nos impôts et regardée par 10 personnes, peut-être 15, qui se permet de traiter de la sorte". 

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