CHOISIR, C’EST SE PRIVER DU RESTE - Au départ, il soutenait Marie-Pierre de la Gontrie face à Jean-Paul Huchon dans le duel fratricide qui se dessinait au sein du PS pour prendre la tête de la liste socialiste aux régionales en Ile-de-France. Poussé par Jean-Christophe Cambadélis et François Hollande, Claude Bartolone a finalement cédé. Et sera candidat pour affronter Valérie Pécresse.
Mais pour expliquer ce volte-face, le député PS de Seine-Saint-Denis aurait obtenu l’assurance de pouvoir conserver son poste, prestigieux, de président de l’Assemblée nationale, non seulement pendant la campagne mais aussi en cas de défaite en décembre prochain.
Une double casquette de candidat-président de l’Assemblée qui choque à droite. Ainsi la sénatrice UMP Sophie Primas a-t-elle demandé à Claude Bartolone de se mettre en réserve du perchoir car, assure-t-elle, "il ne peut plus assurer sa neutralité".
#Bartolone candidat en IdF : Prsdt de l Assemblée,il doit se mettre immédiatement en réserve ! Il ne peut plus assurer sa neutralité !
— Sophie Primas (@sophieprimas) 7 Mai 2015
Et d’ajouter :
#Bartelone : Prsdt de l AN, il ne peut pas mettre les moyens de la Présidence de l 'Assemblee au service d une campagne régionale !
— Sophie Primas (@sophieprimas) 7 Mai 2015
La veille, le 6 mai, c'est le député UMP de Paris Claude Goasguen qui faisait la même demande via un communiqué. "Il est évident que Monsieur Bartolone ne saurait rester président de l'Assemblée nationale", écrit l'élu UMP. Qui ajoute :
"Le maintien de sa présence à la présidence de l'Assemblée nationale fausserait totalement les conditions normales et contrôlables de la campagne qui se déroulera d'ici le mois de décembre de cette année.
"
Jusqu'ici, l'opposition UMP et centriste avait pourtant salué la présidence de Claude Bartolone , élu au perchoir en 2012, et notamment pour sa gestion des débats, houleux, sur le mariage homosexuel. Et ce, malgré quelques petits incidents comme cet "abruti" lâché en plein hémicycle par le président de l'Assemblée.
[EDIT] 7 mai
A l'Assemblée nationale, jeudi 7 mai, Claude Bartolone a répondu à ses détracteurs. Il a indiqué, selon des propos rapportés par l'AFP, qu'il entendait rester au perchoir le temps de la campagne. Il a précisé :
"Je vais vivre pendant quelques semaines une schizophrénie stricte: ici je suis président de l'Assemblée, lorsque je suis à l'extérieur, je suis... serai candidat - puisque pour le moment je ne suis pas désigné. Je vais pendant toute la campagne mener une application rigide de la séparation que je dois avoir entre le rôle qui est le mien ici, et le rôle qui sera le mien dès que je sortirai de l'Assemblée nationale.
"