TRANSFUGE - Aymeric Chauprade veut vraiment changer de camp. L'ancien conseiller de Marine Le Pen sur les questions internationales a quitté le FN en novembre 2015 pour des raisons "morales et idéologiques", mais aussi en raison de son opposition à la ligne incarnée par Florian Philippot. Et aujourd'hui, il essaye de rejoindre les rangs de la droite, que ce soit chez Les Républicains ou du côté de la délégation du Parti Populaire Européen (PPE) au Parlement européen.
En avril, il faisait *subtilement* signe à LR en laissant entendre qu'il pourrait leur balancer des dossiers sur le FN. "Je sais tout sur ce parti, je n'ai pas dévoilé toutes mes cartes, et ça, ils le savent chez Les Républicains", disait-il alors au Monde. Selon Valeurs Actuelles jeudi 3 novembre, l'ancien eurodéputé FN veut désormais "intégrer la délégation française du PPE", parti qui regroupe les droites européennes à Strasbourg. Il bénéficierait dans ce cadre, selon l'hebdomadaire très droitier, "du soutien inconditionnel de Michèle Alliot-Marie, Nadine Morano ou encore Brice Hortefeux", tous eurodéputés LR.
Sans valider cette dernière information, Brice Hortefeux confirme simplement au Lab avoir été contacté par Aymeric Chauprade. Le plus fidèle des amis de Nicolas Sarkozy explique :
"Il m'a fait part de son souhait d'intégrer la délégation du PPE et à ce stade il n'y a pas eu de suite. Je l'ai écouté mais il n'y a pas d'intégration à ce stade.
"
Notez la répétition de la précision "à ce stade". Faut-il entendre qu'il s'agit d'une option pour l'avenir ? Brice Hortefeux élude :
"C'est une décision qui ne peut être que collective. Si j'avais été interrogé dans le cadre d'un débat en interne [à la délégation], je vous donnerais mon sentiment, mais ça n'a pas été le cas.
"
No comment, mais pas d'opposition de principe non plus, donc. Contactée par Le Lab, Nadine Morano n'était pas disponible.
Pour mémoire, il arrive à Aymeric Chauprade de participer à d'étranges opérations commando en République dominicaine, de considérer qu'"une cinquième colonne puissante vit chez nous", de défendre la théorie du "grand remplacement" ou d'affirmer que l'islam "n'est pas" compatible avec la République.
Selon Valeurs Actuelles, l'ancien frontiste voudrait aussi "aider Nicolas Sarkozy à parler à l’électorat tenté par le FN". Observant "la droitisation des débats" actuelle, il considère, cité par l'hebdomadaire, qu'"il faudra bien que quelqu’un aille parler aux électeurs tentés par le piège du Front national". Interrogé par Le Lab sur cette volonté de rapprochement avec l'équipe de campagne de l'ancien chef de l'État, Brice Hortefeux ne confirme pas :
"À ce stade, il n'a pas formulé de demande [en ce sens].
"
"À ce stade", toujours...