La communication sur le nombre de véhicules brûlés la nuit de la Saint-Sylvestre divise les troupes de Marine Le Pen. Ce 2 janvier, à quelques heures d'intervalle, le vice-président du FN, Florian Philippot, et le député Rassemblement bleu marine, Gilbert Collard, se sont opposés sur l'opportunité d'une telle diffusion.
Invité d'Europe 1 le 2 janvier au matin, Florian Philippot a dénoncé l'affichage politique du ministre de l'Intérieur. En revanche, il estime que publier les chiffres est "une bonne chose" :
Je pense qu’il faut continuer la transparence, oui, c’est une bonne chose.
Il nous demande probablement d'applaudir parce qu’il fait la transparence après des années d’absence, mais c'est juste normal, c'est juste la démocratie.
Une opinion dans la droite ligne de celle de Marine Le Pen. La présidente du FN a indiqué la veille dans un communiqué de presse : "Rendre public le chiffre des voitures brûlées est bien la moindre des choses !"
Gilbert Collard, quant à lui, a un avis bien différent. Invité des Grandes Gueules de RMC le même jour, en milieu de matinée, le député apparenté-FN a affiché une franche opposition à cette "transparence" :
Je dis non pour des raisons très simples : on crée une compétition d’année en année. Depuis quand dans un pays normal on fait de la publicité à des délinquants qui s’amusent ? (...)
On n’a pas de publicité à faire à des actes de délinquance. On crée des incitations.
Et lorsqu'on lui fait remarquer que Florian Philippot pense l'inverse, Gilbert Collard confirme :
Je sais qu’il a dit ça, je ne suis pas d’accord avec lui !
Manuel Valls a rompu avec les pratiques du gouvernement précédent qui ne publiait plus les chiffres des véhicules brûlés le soir du Nouvel An depuis 2010 pour "éviter la surenchère". Cette année, ce sont 1.193 véhicules quit ont été incendiés, dont 344 par propagation. Au soir du 31 décembre 2009, ils avaient été 1.137.