QUELLE INDIGNITÉ - La gratuité des transports pour les anciens membres du Parlement, notamment sur le réseau SNCF, est l'un des *petits* privilèges que la République réservait à ses anciens, mais que le "nouveau monde" a aboli. Sauf que certains n'avaient visiblement pas tout suivi et pensaient toujours y avoir droit. D'où un léger effet de surprise en apprenant que dorénavant, il faut acheter son billet pour prendre le train comme n'importe quel quidam.
Dans une logique d'économies budgétaires, le collège des questeurs de l'Assemblée (institution en charge de la gestion des finances du palais Bourbon) a pris un arrêté au mois de juillet mettant fin à cette gratuité pour les anciens députés. La mesure est donc applicable depuis le 1er octobre. Mais Louis Mexandeau n'était pas au courant de cette mesure pourtant annoncée très médiatiquement par le président de l'Assemblée François de Rugy cet été. Âgé de 86 ans, l'ancien député socialiste du Calvados de 1986 à 2002 et ministre dans les années 80 l'a donc découvert dans le train, en se prenant une prune pour n'avoir pas acheté de titre de transport, comme le rapporte Le Point dans un indiscret, jeudi 16 novembre.
Colère du vénérable cité par l'hebdomadaire :
"Moi, ancien ministre de Mitterrand, j'ai été traité comme un fraudeur, j'ai été humilié !
"
Nos confrères précisent néanmoins que Louis Mexandeau a "réglé son amende" comme il se doit. Mais non s'en être un tout petit peu indigné par la suite...
Auprès du Lab ce jeudi, le député Constructif et questeur Thierry Solère précise que la facture de ce dispositif, qui coûtait déjà 300.000 euros en année pleine, serait passée à 800.000 euros après les élections législatives de juin, qui ont vu l'élection de très nombreux nouveaux députés... et donc la *création* d'aussi nombreux anciens. Cette gratuité s'appliquait aux députés honoraires (3 mandats) et membres honoraires du Parlement (4 mandats).