Jeudi matin, Marine Le Pen s'interrogeait sur l'apparence des quatre otages revenus du Niger et leur demandait "quelques explications". Ce vendredi 1er novembre sur France 2, le numéro 2 du FN Florian Philippot tente de faire oublier cette impression de mise en cause des otages par sa présidente de parti ... et préfère mettre en doute le gouvernement. Car, pour lui, la date de leur libération a été choisie par l'exécutif pour booster sa popularité.
Donc, si l'on inverse son raisonnement, un gouvernement populaire n'aurait pas eu d'intérêt à les libérer.
Le hasard, quel hasard ? Florian Philippot développe sa théorie du complot:
Le gouvernement utilise maintenant les libérations d'otages quand ça l'arrange, pour faire son beurre électoral, et essayer de se mettre en avant. (...)
Qui le croit ? Qui croit encore à ça ? Ce n’est jamais lié au hasard.
Si on reprend les dernières libérations d’otages ces dernières années, ce n’est jamais lié au hasard. Voilà.
C’est toujours utilisé à des fins … quand on est dans de mauvaises passes dans les sondages, quand il y a un trou d’air dans le gouvernement, on utilise, on en fait des tonnes.
Bon, pensons un peu aux otages.
"Penser aux otages", c'est ce sur quoi Florian Philippot insiste particulièrement depuis la sortie très polémique de Marine Le Pen. En sous-entendant que les otages s'étaient convertis, ou avaient été convertis, à l'islam durant ces trois ans, en affirmant que leur apparence était "étrange" et leur réserve "étonnante", en demandant "des explications de leur part", la présidente du FN s'est montrée dans une posture accusatrice.
Ce que cherche à faire oublier son numéro 2 à tout prix. Comme il l'assurait au Lab dès jeudi, Marine Le Pen n'a pas *du tout* fait référence à une éventuelle islamisation. Elle aurait dénoncé "l'instrumentalisation" des otages par le gouvernement qui ne leur aurait pas laissé le temps de se raser et de retirer leur chèche par intérêt, pour l'image. Mais personne ne l'a compris.
Il le repète sur France 2 ce vendredi :
Il faut laisser un minimum de temps aux otages de se retrouver, retrouver leurs familles, souffler un petit peu au lieu de transformer la libération d'otage en spectacle électoral, en émission de téléréalité.
Ce n'est pas très décent pour les otages et leurs familles, c'est la question qu'a posé Marine Le Pen.
Ils sont encore avec les symboles de leur détention ...
Des sous-titres très libres de Florian Philippot, Marine Le Pen n'ayant évoqué une "'instrumentalisation" par l'exécutif sur Europe 1 jeudi. Pour retrouver ses paroles exactes, c'est par ici.