Bruno Le Roux, le chef du groupe socialiste à l'Assemblée, avait dénoncé "une tribune, presque un publi-reportage". Le 2 septembre dernier, Le Figaro avait publié, en exclusivité mondiale, l'interview de Bachar Al-Assadréalisée par le journaliste Georges Malbrunot.
Lors de sa conférence de presse au G20, François Hollande a pour sa part "renvoyé à cette interview", pour laquelle "on ne remerciera jamais assez Le Figaro" :
"Pour avoir une solution politique rapide, il faut une pression militaire. Je vous renvoie à l’interview du Figaro, et on ne remerciera jamais assez le Figaro pour son sens civique que d’avoir permis à l’opinion française d’être éclairée par l’interview de ce dictateur.
Maintenant nous savons qu’il veut liquider son opposition, qu’il n’est pas dans une démarche de solution politique mais une démarche d’écrasement et de mensonge puisqu’il prétend ne pas avoir d’armes chimiques.
"
Un hommage à un journal à la ligne éditoriale marquée à droite de la part d'un président socialiste ? Plutôt un maniement du second degré, déjà amorcé par François Hollande le 3 septembre lors d'une conférence de presse conjointe avec le président allemand, Joachim Gauck.
Interrogé sur les répercussions qu'aurait une intervention en Syrie sur les ressortissants français, François Hollande avait alors répondu :
"J'ai lu dans un journal français, l'entretien qui a été accordé à Bachar Al-Assad.
La différence entre une dictature et une démocratie, c'est que, dans une démocratie, un dictateur peut s'exprimer dans un journal, y compris pour insulter ses dirigeants - je parle des dirigeants du pays, pas du journal- pour proférer des mensonges, notamment sur le chimique et sans croire qu'il ne disposait pas de stock et, enfin, pour effectivement menacer, menacer le peuple français.
A cette lecture, je suis sorti renforcé encore dans ma détermination et celles et ceux qui avaient des doutes sur les intentions de Bachar Al-Assad ne peuvent plus maintenant en avoir.
Il parle de liquider tous ceux qui ne sont pas d'accord avec lui. Liquider, il aurait pu dire gazer. Est-ce que nous devons prendre toutes les mesures en matière de sécurité ? Oui, nous les avons déjà prises.
"
Ce même jour, l'interview avait provoqué la colère de Bruno Le Roux sur Twitter.
Le chef des députés PS accusait Le Figaro d'avoir mené un "coup" médiatique en offrant à Bachar Al-Assad l'opportunité de s'exprimer dans ses pages.
@GTabard permettre à cet assassin mensonges avérés et menaces contre France et Français, rien de blessant mais pas convaincu par le "coup"! — Bruno Le Roux (@BrunoLeRoux) September 2, 2013
Bruno Le Roux était allé jusqu'à tweeter la contribution d'un secrétaire national de l'UMP , David-Xavier Weiss, sur Le Plus , le site participatif du Nouvel Observateur. Le membre du premier parti d'opposition y jugeait que Le Figaro n'était "pas très patriote" en ouvrant ses colonnes à Bachar Al-Assad.
[EDIT 18h48] Ajout 2nd degré citation et citation François Hollande du 3 septembre