D'accord sur rien... sauf sur Bayrou

Publié à 18h18, le 11 juin 2012 , Modifié à 18h40, le 11 juin 2012

D'accord sur rien... sauf sur Bayrou
Martine Aubry et Jean-François Copé lors de leurs points presse respectifs du 11 juin 2012 (Capture d'écran)

ZERO RESSEMBLANCE– Jusqu’au bout, le Parti socialiste et l’UMP auront tenu à ne s’accorder sur rien. Au lendemain du premier tour des législatives, quelles allaient être leurs consignes de vote pour les triangulaires ?
Après un bureau politique du parti, Jean-François Copé a annoncé qu’aucun candidat ne se retirerait dans le cadre d’un "front républicain" et que l’UMP n’appellerait pas à voter pour le PS face au FN.

Sans bureau politique, Martine Auby a déclaré quelques heures avant tout l’inverse : elle demande à ce que certains candidats se désistent pour "faire barrage au FN" et appelle à battre le parti frontiste.
Au final, UMP et PS s’entendent sur un point: aucun des deux ne retirera son candidat face à François Bayrou, menacé dans les Pyrénées Atlantiques.

  1. Pour et contre le front républicain

    Nous n'avons pas besoin de réunir le comité politique comme le fait aujourd'hui l'UMP pour prendre une position qui a été toujours la nôtre, le désistement républicain.
    Nous appelons à faire battre le FN.

     
    [8h20 sur France Inter] La patronne du PS se targue de ne pas "avoir besoin" d’un comité politique pour prendre cette décision : faire barrage au front national, cela passe par un appel au vote anti-FN, donc pro UMP dans certains cas. A l’exception tout de même des situations où "l’UMP lui-même s’est prononcé pour le FN".
     

    Plus tard dans la matinée, Martine Aubry réitère ses consignes lors d'un point presse et "insiste sur certaines situations précises". Dans les triangulaires avec risque de victoire frontiste, Martine Aubry demande un retrait du candidat PS arrivé en 3e position :

    Dans la 3e circonscription du Vaucluse où Marion Maréchal-Le Pen est arrivée en tête, et où notre candidate Martine Arkilovitch est troisième, nous lui avons demandé de retirer sa candidature et nous appelons à faire barrage au Front national en espérant que le candidat UMP se montre digne de ce choix.

    [17h15 l’après-midi même] Le secrétaire général de l’UMP dit tout l’inverse après deux heures de réunion avec le bureau politique du parti. Pas question de se retirer en cas de triangulaire :

     
    Dans les situations de triangulaires, nous demandons à la totalité de nos candidats, qui sont en situation de se maintenir, de le faire. C’est indispensable.
     

    Pas question non plus de donner de consigne de voter dans les duels FN/PS, c’est le "ni-ni" qui prime :
     

    Dans le cas des duels qui opposeront le FN et les candidats de gauche, et dans lesquels nos propres candidats ne pourraient pas se maintenir, il n’est pas question de voter pour le candidat FN.  Mais il n’est pas non plus question de voter pour le candidat socialiste qui a fait le choix de l’alliance avec le Front de gauche.
    Le Front national et le Front de gauche viennent des mêmes extrémismes et des mêmes populismes.

    Les deux partis se retrouvent en tout cas sur un point : pas question de faire une fleur à François Bayrou, en mauvaise position dans sa circonscription des Pyrénées-Atlantiques. Les candidats PS et UMP se maintiennent dans la triangulaire.
     

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