"Draveil, c’est Dallas !", glissait au Lab, le 18 mai, une opposante Modem dans la mairie de Georges Tron. Depuis que le député-maire de Draveil est accusé de viol par deux de ses anciennes collaboratrices, depuis qu’il accuse la famille Le Pen d’avoir fomenté un complot contre lui, et depuis que ses adversaires rendent coup pour coup, les querelles politiques de Draveil ont pris des airs de revanches personnelles.
Au milieu de ces règlements de comptes – que Le Lab avait relaté dans un épisode 1 et un épisode 2– comment a voté la circonscription de Georges Tron ? Le député-maire a-t-il été sanctionné comme le souhaitaient ses opposants ?
7 voix pour le beau-frère de Marine Le Pen
Sur elections.interieur.gouv.fr
Député en 1993, maire en 1995… Depuis, Georges Tron n’a cessé d’être député-maire de Draveil, mandat après mandat. Pas sûr pour autant qu’il se maintienne à l’Assemblée nationale dans ces élections. Depuis qu’il est accusé de viol par ses deux anciennes collaboratrices, Georges Tron règle ses comptes avec certaines personnalités politiques de Draveil. Une mauvaise presse qui pourrait lui coûter son mandat.
Résumé des épisodes précédents :
[7 mai] Georges Tron envoie un tract de campagne de 4 pagesà ses administrés pour y détailler "le complot politique" fomenté contre lui.
Il assure que c’est Philippe Olivier, beau-frère de Marine Le Pen, qui est à la tête du complot.
Il accuse également deux élues Modem, dont Daphné Ract-Madoux, candidate contre lui aux législatives, d’être de mèche.
[13 mai] La candidate Modem accuse l’équipe de Georges Tron d’arracher ses affiches pendant la nuit. Elle diffuse une vidéo sur son blog.
[31 mai] Philippe Olivier réplique quant à lui en se déclarant candidat aux législatives. Son affiche et sa profession de foi lui offrent un espace public inégalable pour « témoigner » contre Georges Tron. Son statut de candidat lui permet également d’accélérer la procédure judiciaire pour diffamation qu’il a lancée contre le député-maire.
Sa candidature est mal comprise : en face se présente déjà une candidate du Front national, Isabelle Cochard. Elle a le soutien de toute la machine du FN qui a juré la perte de Georges Tron, le plaçant dans sa catégorie des "affreux"à abattre.
Quid de ces règlements de compte ?
Avec un taux de 44%, l’abstention a été particulièrement forte dans la circonscription.
C’est l’adversaire socialiste de toujours, Thierry Mandon qui récolte le plus de suffrages : 39,57%. Jusque là, le socialiste a toujours perdu au second tour face à Georges Tron, notamment en 2007, où Tron a récolté 55,75% des voix.
Mais cette année, le député-maire de Draveil arrive derrière avec 12 points d’écarts (27,10% des suffrages). Il est suivi de la candidate FN, Isabelle Cochard, qui n’accède pas à la triangulaire (14,09%).
Le beau-frère de Marine Le Pen, Philippe Olivier, avait prévenu : sa candidature n’était qu’un "témoignage", il ne devait même pas imprimer ses bulletins de vote. Résultat, avec sept voix en sa faveur, il réunit 0,02% des voix. Pas beaucoup mieux pour la centriste Daphné Ract-Madoux qui ne récolte que 2,17% des voix.
Georges Tron a-t-il des réserves de voix? Le Front national lui étant farouchement opposé, il y a en tout cas peu de chances pour que les électeurs d’Isabelle Cochard se reportent sur sa candidature.