AU PORTEFEUILLE - "Je ne donnerai pas leurs noms en pâture". Gérard Larcher est soucieux de la réputation de ses collègues. Mais attention, s'il a quelques égards vis-à-vis des élus qui font le Sénat buissonnier et se refuse à les désigner à la vindicte populaire, ça ne l'empêche pas d'annoncer à la presse qu'ils sont sanctionnés.
Mercredi 13 janvier, le président LR du Sénat a donc annoncé devant la presse parlementaire, entre autres, que quatorze sénateurs allaient se voir prélever 2.100 euros pour absentéisme au cours du dernier trimestre 2015. Mais pas un mot sur l"identité des tire-au-flanc. Une annonce à retrouver dans cette vidéo de publicsenat.fr :
En mars, quelques mois après son élection à la tête de la Haute Assemblée, Gérard Larcher avait annoncé un dispositif de retenues financières qui porte à la fois sur l'indemnité de fonctions et sur l'indemnité représentative de frais de mandat (IRFM). Au total, un sénateur peu assidu peut être privé de 4.400 euros par mois, soit 13.200 euros sur un trimestre.
L'absentéisme de certains parlementaires était régulièrement dénoncé. La sénatrice Catherine Tasca (PS) avait même parlé de "presque une habitude d'emploi fictif".
Se satisfaisant de l'effet de ces mesures, Gérard Larcher a précisé ce mercredi qu'au cours du dernier trimestre, plus de 87% des sénateurs ont participé aux votes solennels, 84% aux travaux de leurs commissions, et 75% ont assisté aux questions d'actualité au gouvernement. L'ensemble des mesures adoptées avait pour objectif de renforcer la participation des sénateurs aux travaux, de mieux légiférer et de contrôler plus efficacement.
Sur ce point, a souligné le président du Sénat, "on a gagné deux journées sur l'examen du projet de loi de finances". "27 grands textes sur 41 ont été adoptés par la navette, et plus de 60% des amendements du Sénat ont été retenus par l'Assemblée nationale".