AUTO-CRITIQUE - Gilles Savary a un certain sens de la formule. Qu'il s'agisse d'expliciter le rapport de François Hollande à l'humour ("des anticorps pour se protéger des coups"), de dézinguer Martine Aubry (qui "organise la déstabilisation méthodique du gouvernement pour prendre la place") ou de taper sur la primaire ("un supplice public auquel on convoque le Président sortant, une sorte de tribunal de Nuremberg"), les propos du député PS de Gironde sont généralement percutants. Et c'est aussi le cas lorsqu'il parle des fractures internes et du fonctionnement de son parti.
Samedi 5 novembre, l'ancien eurodéputé est convié par Libération à parler de son collègue Richard Ferrand, député socialiste et néanmoins soutien numéro 1 d'Emmanuel Macron, en tant que secrétaire général de son mouvement "En Marche !". Parmi les raisons qui ont poussé son camarade à s'affranchir de Solférino pour rallier l'ancien ministre démissionnaire, Gilles Savary identifie notamment l'état actuel du Parti socialiste, qu'il décrit en des termes un tantinet violents. Il dit :
"Le fond du soutien de Ferrand à Macron, c’est qu’il ne supporte plus le syndicat électoral qu’est devenu le PS, une agglomération de gens qui se détestent et ne se rassemblent que pour être élus. Il est à la recherche d’une vérité idéologique.
"
Un opposant n'aurait pas dit mieux et la même phrase pourrait tout aussi bien être prononcée par un autre socialiste au sujet de Les Républicains... Mais cette description assez crue vise donc sa propre formation politique, qui a implosé au cours de ce quinquennat, tiraillée entre les "légitimistes" fidèles à François Hollande (dont fait partie Gilles Savary), les frondeurs, les vallsistes, les aubrystes et désormais toute une frange attirée par Emmanuel Macron.
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