En visite au Salon du livre, dimanche à Paris, François Hollande s'est comparé à Sisyphe, "infatigable, inépuisable", combattant sans relâche pour la victoire à la présidentielle. "Le combat politique est un combat sans fin. Et moi, je suis un combattant", a proclamé le candidat socialiste. Problème, le fils d'Éole et d'Énarété a déjà été pris par Dominique de Villepin et symbolise avant tout l’échec.
Sisyphe, symbole de l’échec
Sur lemonde.fr
Au Salon du livre, François Hollande n’a pas échappé à la traditionnelle question du livre préféré. Le candidat socialiste a d’abord répondre Les Misérables, raconte Le Monde. Puis, il a cité Albert Camus, “le Camus de Sisyphe”.
Dans son Mythe de Sisyphe, l’auteur voulait "imaginer Sisyphe heureux", explique François Hollande. Sisyphe, fils d’Eole et d’Enarété, est connu comme le fondateur mythique de Corinthe. Pour avoir défié les dieux, il est condamné à faire rouler éternellement un rocher jusqu’en haut d’une colline dont il redescend chaque fois avant même d’avoir atteint le sommet. But qu’il n’atteindra jamais.
François Hollande voit dans cet acharnement une métaphore de "la persévérance, de l'engagement, de la volonté humaine, et la ténacité" pour "arriver au plus haut". Et "même quand on arrive au plus haut, il faut toujours penser que rien n'est acquis, rien n'est fait (...) même dans l'après-victoire, tout doit être un recommencement. Toute victoire appelle après un nouveau combat", a-t-il souligné. Mais Sisyphe, lui, n’a dû cesser d’essayer de remonter, en vain, ce rocher.
Dominique de Villepin évoquait déjà Sisyphe
Sur lelab.europe1.fr
Dominique de Villepin a aussi voulu jouer la carte des clichés et des symboles. En évoquant Sisyphe, il a été raillé de la même manière que François Hollande.
Dans un analyse du blog Rezonances, du Monde.fr, la comparaison n’apparaît pas très heureuse :Autant dire que, bien que l'image soit forte, le message n'est pas sans équivoque. A trop vouloir faire dans la symbolique, les candidats en arrivent à diffuser des idées contraires à celles qui souhaitent véhiculer.
La référence à Sisyphe en est clairement la preuve. Personnage incarnant l'effort, il représente également l'échec perpétuel, condamné à faire rouler son rocher.