I’LL BE MISSING YOU - Un seul être vous manque et tout un congrès du PS vous semble dépeuplé. Pour ce 77e congrès du PS, à Poitiers du 5 au 7 juin, la liste des grands absents est plus longue que d’ordinaire. De François Hollande à Ségolène Royal en passant par Arnaud Montebourg ou d’anciens animateurs en chef des congrès socialistes comme Pierre Moscovici ou Vincent Peillon, les absents sont nombreux.
Le Lab a interrogé plusieurs élus socialistes dans les allées du Parc des Expositions de Poitiers pour savoir qui ils regrettaient le plus.
>> Où est le patron ?
Il a, onze ans durant, été le chef d’orchestre de ces grand-messes socialistes, y distillant avec aisance son art éprouvé de la synthèse. Devenu président, François Hollande veut montrer qu’il est le président de tous les Français. Et pas uniquement de sa famille socialiste. Certains attendaient qu’il envoie un petit message vidéo à ses camarades mais l’Elysée a démenti une telle démarche. Au grand dam d’une génération "biberonné" par François Hollande, dixit Eduardo Rihan Cypel qui regrette l’absence du chef de l’Etat. Même s’il la comprend. Au Lab, il confie :
"Celui qui me manque, c’est François Hollande évidemment. Mais ses fonctions ne lui permettent pas de venir en famille. Il a une pensée pour sa famille, et c’est absolument normal.
"
Un François Hollande qui manque également à l’aubryste François Lamy mais aussi à Yann Galut. Le député du Cher consent néanmoins que ce n’est "pas son rôle d’être présent à Poitiers". En revanche, il aurait bien aimé que Ségolène Royal, animatrice du congrès de 2008 avec sa meilleure ennemie Martine Aubry, vienne plutôt que d’être aux Etats-Unis :
"Ça aurait été sympa que Ségolène Royal soit là.
"
>> Les inattendus
Interrogés sur les absents de ce congrès, plusieurs socialistes ont eu des réponses surprenantes. Si Laurent Baumel, sans surprise, évoque instantanément Arnaud Montebourg, qui a indirectement soutenu la motion B et grimpé, comme chaque année, le mont Beuvray avec Christian Paul, le volubile Gérard Filoche cite quant à lui un ancien ministre de l’Intérieur, qui n’est pas Manuel Valls : Pierre Joxe.
David Assouline, lui, reste fidèle à son ancienne chapelle, celle de Vincent Peillon. Le sénateur de Paris regrette l’absence de l’ancien ministre de l’Education nationale, éloigné des joutes politiques depuis qu’il a repris l’enseignement.
>> Le nostalgique
Lui aussi frondeur, le député de Paris Pascal Cherki regrette une absence. Et pour cause, puisque l’intéressé est décédé. Depuis 1996 qui plus est. Il s’agit de l’ancien chef de l’Etat, François Mitterrand, père du Parti socialiste moderne. Le premier président de gauche de la 5e République est cependant présent via de nombreux livres en vente dans les stands au centre du congrès.
En revanche, pas un élu interrogé par le Lab n’a cité Emmanuel Macron, alors même que le ministre de l’Economie est dans toutes les bouches au moment où la loi qui porte son nom va de nouveau être examinée par l’Assemblée nationale, promettant de nouvelles joutes internes au PS. Mais, est-il vraiment socialiste ?