François Hollande a longuement évoqué l’intervention française au Mali, lors de la conférence de presse qu'il a donné ce 15 janvier à Dubaï. Le président de la République, actuellement en déplacement aux Emirats arabes unis, a fait preuve d’une très grande fermeté, tout en martelant que l’intervention française s'inscrit dans le cadre de la légalité internationale.
Interrogé sur le sort qui sera fait aux terroristes, le président français a eu des mots particulièrement durs :
Vous vous demandez ce que nous allons faire des terroristes si on les retrouvait ? Les détruire.
Les faire prisonniers si possible, et faire en sorte qu’ils ne puissent plus nuire à l’avenir.
François Hollande a rappelé les trois objectifs principaux de cette intervention militaire : "Arrêter l’agression terroriste qui consistait a aller chercher le contrôle du pays jusqu’à Bamako", "sécuriser Bamako" tout en protégeant les ressortissants français présents dans la capitale malienne, et "permettre au Mali de recouvrer son intégrité territoriale."
Le chef de l’Etat qui a affiché tout au long de son discours l’intransigeance d’un véritable chef de guerre, affirmant encore :
Si nous sommes attaqués, nous nous défendons. Si nous voulons appuyer l’armée malienne pour arreter l’agression, nous sommes partie prenante.
Donc ces terroristes s'ils veulent ne plus terroriser, ils peuvent abandonner leurs armes et quitter le territoire malien. (…) Pour le reste si nous pouvons, nous ferons des prisonniers, (...) ça pourra etre utile.
Le président français a pourtant veillé à rappeler tout au long de son discours qu’il se plaçait dans les bornes de la légalité internationale et que la France se retirerait aussitôt qu’une armée africaine serait opérationnelle dans la région. "Ce sont les africains qui doivent assurer leur sécurité", a-t-il souligné.
J’ai pris ma responsabilité, l’intervention - compte tenu de l’aggression - ne pouvait être décidée que par la France, dans le cadre de la légalité internationale et à la demande du président malien.
Mais dès lors qu’il y aura une force africaine encadrée, soutenue par la communauté internationale et par l’Europe, la France n’a pas vocation a rester.
Coupant court aux critiques qui l’accusent de mener une politique empreinte de l'héritage de la Françafrique, François Hollande a martelé qu’il n’y avait "pas d’intérêts français au Mali" et que tout serait fait pour "favoriser la création d’une force africaine" :
Il n’ y a aucun intérêt français, à part nos ressortissants.
Rien à voir avec une politique d’un autre temps (…) nous ne defendons qu’une cause : l’intégrité du Mali. Et qu’un ennemi : le terrorisme qui menace l’Afrique, le nord de l’Afrique et sans doute l’Europe..
Enfin, François Hollande a eu un mot pour les otages français, dont les jours pourraient être menacés suites aux récentes opérations françaises au Mali et en Somalie. Le président de la République a dit "penser à eux chaque jour", tout en se montrant inflexible sur la stratégie adoptée par la France.
J’ai considéré, y compris pour leur libération, que l’intervention était la seule solution. Et ceux qui les ont capturé, détenu, doivent réfléchir, il est encore temps de les rendre à leurs familles.