Jack Lang se demande si Ségolène Royal n'avait pas "bu un peu trop de rhum en arrivant à La Havane"

Publié à 08h34, le 05 décembre 2016 , Modifié à 12h15, le 05 décembre 2016

Jack Lang se demande si Ségolène Royal n'avait pas "bu un peu trop de rhum en arrivant à La Havane"
Jack Lang © AFP

TU T'ES VUE QUAND T'AS BU ? - Ségolène Royal a bien animé le week-end avec ses éloges de Fidel Castro, prononcées au nom de la France lors des obsèques du "Lider Maximo" à Cuba, samedi 3 décembre. La numéro trois du gouvernement a salué le dirigeant cubain décédé comme "un monument de l'Histoire", rejetant les accusations de violations des droits de l'homme à son encontre et contestant l'existence de prisonniers politiques sur l'île. Une sortie qui questionne grandement Jack Lang.

Pourtant "ami de Cuba" comme il se décrit lui-même, l'ancien ministre socialiste et président de l'Institut du Monde Arabe n'aurait clairement pas livré la même analyse que Ségolène Royal. Sur France Inter lundi 5 décembre, il attaque sa camarade socialiste :

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J'ai pas envie de me livrer à une galéjade, mais avait-elle bu un peu trop de rhum en arrivant à La Havane ? Comment peut-on nier à ce point la réalité ? Moi même qui suis un ami de Cuba, qui ai soutenu Cuba contre l'impérialisme américain et l'embargo américain [...], en même temps j'ai dit et clairement dit que ce régime était un régime d'oppression, de répression. Et combien de fois j'ai été appelé, en tant que ministre, à intervenir auprès d'eux pour libérer des prisonniers politiques et des artistes et des poètes ?

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"On ne peut pas à ce point nier une réalité qui est toujours présente", martèle l'ancien ministre de la Culture, avant de se dire "attristé" par ces commentaires de Ségolène Royal. La ministre de l'Environnement a quant à elle dénoncé une "polémique déplacée" le jour des funérailles de Fidel Castro, ajoutant : "Il faut s'écarter de tout dénigrement systématique, c'est aux historiens de faire le bilan de cette histoire. Je ne suis pas venue ici pour faire le bilan de la période de Fidel Castro, mais personne ne peut nier qu'il y a du négatif et du positif."

La veille, elle avait déclaré :

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Grâce à Fidel Castro, les Cubains ont récupéré leur territoire, leur vie, leur destin. Ils se sont inspirés de la Révolution française sans pour autant connaître la terreur qu'il y a eue pendant la Révolution française. [...]



Ecoutez, il y a beaucoup de désinformation, ce que j'observe c'est que jamais les relations diplomatiques n'ont été coupées avec Cuba, y compris de la part de certains responsables politiques qui me critiquent, qui critiquent la France, jamais.



Il y a toujours du positif et du négatif dans les histoires, mais certains ne vont pas se rhabiller à bon compte au nom des droits de l'homme alors qu'on sait qu'ici, quand on demande des listes de prisonniers politiques, on n'en a pas. Eh bien fournissez-moi des listes de prisonniers politiques, à ce moment-là on pourra faire quelque chose.



Donc il faut savoir regarder les choses positivement même si ça dérangeLa France n'a pas à donner de leçon [à Cuba]. Je sais que ça dérange parce que justement voilà un pays insulaire qui protège son patrimoine, qui interdit les prédateurs, qui a réussi aussi à faire en sorte qu'il y ait une propreté, une sécurité vraiment remarquables, que l'on n'atteint pas dans beaucoup de pays qui donnent aujourd'hui des leçons de droits de l'Homme.

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[BONUS TRACK]

À noter que François Hollande développait presque exactement le même argumentaire que Ségolène Royal au sujet de Cuba, dans le livre Un président ne devrait pas dire ça...

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