Jean-Christophe Cambadélis estime que "Berlin doit se souvenir" de la réduction de sa dette en 1953

Publié à 15h12, le 16 juillet 2015 , Modifié à 15h28, le 16 juillet 2015

Jean-Christophe Cambadélis estime que "Berlin doit se souvenir" de la réduction de sa dette en 1953
© AFP

MEMENTO - Après l'accord signé le 13 juillet permettant à la Grèce de rester dans la zone euro, Jean-Christophe Cambadélis s'était félicité de cette "sortie de crise". Dans son communiqué, il n'était pas fait mention du rôle de l'Allemagne dans les négociations, celle-ci ayant réclamé de nombreuses concessions à la Grèce.

Et visiblement, Jean-Christophe Cambadélis dit Georgiades n'est pas très content de cette position allemande. Dans sa "lettre ouverte à un ami allemand", publiée le 16 juillet, le premier secrétaire du Parti socialiste revient sur la relation historique qui lie la France à l'Allemagne. Évoquant une amitié des "plus profondes" et "des plus solides qui soient", il explique que celle-ci permet de "se dire les choses".

Tellement de choses à dire que Jean-Christophe Cambadélis commence par le rôle joué par l'Allemagne dans les négociations, souvent comparé au meneur de la bande "des faucons" . Il écrit :

"

L’Europe, justement, mon cher ami, ne comprend pas l’obstination actuelle de ton grand pays à vouloir s’enfermer dans ce rôle de petit père la rigueur.

"

"Un petit père la rigueur" qui agace le patron du PS alors que l'Allemagne avait vu ses dettes de guerre fortement réduites en 1953. Il écrit :

"

Ton pays aurait-il oublié la solidarité de la France aux lendemains mêmes des crimes atroces commis en ton nom ? [...] C’est la solidarité de la France et de l’Europe qui permit dans le cadre des accords de Londres de 1953 de réduire considérablement la dette allemande. Berlin doit se souvenir de cette leçon de l’histoire au moment où elle fait la leçon budgétaire à Athènes.

"

L'argument des dettes jamais réglées par l'Allemagne a récemment été utilisé par Thomas Piketty, économiste qui fut proche du PS pendant quelque temps.

Dans le paysage politique français, c'est surtout à la gauche de la gauche que cette idée a été reprise. En janvier dernier, Jean-Luc Mélenchon justifiait une éventuelle annulation de la dette grecque par le coût de l'Occupation allemande pendant la Second Guerre Mondiale. Dans son pamphlet le Hareng de Bismarck, sorti en mai 2015, le fondateur du PG écrivait aussi ceci : "les Allemands sont les plus mal placés pour accuser les Grecs de ne pas payer leur dette. Car les Allemands sont les spécialistes du défaut sur leur dette".

Dans la même veine, dès 2012, Daniel Cohn-Bendit expliquait que "les Allemands, qui rechignent à financer un second plan de sauvetage pour la Grèce, devraient se souvenir de tout ce qu'ils ont pillé dans ce pays pendant la Seconde Guerre mondiale".





A LIRE AUSSI SUR LE LAB :

Arnaud Montebourg songe à inviter Yanis Varoufakis à Frangy-en-Bresse (s'il y va)

Pour Eric Ciotti, l'accord sur la Grèce est aussi un peu dû à... François Fillon

"4e Reich" : Nicolas Dupont-Aignan revendique une provocation au nom de l'amitié franco-allemande



A LIRE AUSSI SUR EUROPE1.FR :

Guy Verhofstadt: "Il faut organiser une gestion commune de la dette"

Grèce : à quoi ressemblerait une restructuration de la dette ?

Du rab sur le Lab

PlusPlus