GAME OVER - La "primaire de la droite et du centre" est morte, vive la "primaire de la droite". L'UDI ne participera pas à cette compétition pré-présidentielle, comme l'annonce son président Jean-Christophe Lagarde à Paris Match, mardi 8 mars.
À l'hebdomadaire, le patron de la formation centriste explique :
"Les divisions internes chez Les Républicains sont trop fortes. Que ce soit Sarkozy ou les candidats à ce jour déclarés (Juppé, Fillon, Le Maire…), aucun ne semble en mesure d’avoir une ligne claire avec le centre. Ils sont trop préoccupés par leurs ambitions, leurs aigreurs et leurs rancunes pour se mettre d’accord. Tous disent qu’ils veulent travailler avec nous, mais ce ne sont que des mots. Ou alors ils veulent attendre le résultat de la primaire, ce qui est trop tard. Dans ces conditions, la primaire de la droite aura lieu sans nous. Ce sera la primaire de la droite, pas du centre.
"
Le député de Seine-Saint-Denis affirme également qu'il "n'y a eu ni négociations ni même rencontre" avec l'état-major du parti de Nicolas Sarkozy sur les conditions concrètes de la participation de l'UDI à la primaire :
"Mandaté par la direction de l’UDI, j’ai adressé en janvier à Nicolas Sarkozy une lettre officielle dans laquelle je fixais les conditions d’un accord préalable à notre participation à la primaire. Je n’ai jamais eu de réponse. Ni de lui ni de personne.
"
Jean-Christophe Lagarde détaille également les demandes de son parti pour participer : "Un socle programmatique commun, une totale indépendance avec le FN et des circonscriptions réservées aux législatives de juin 2017." "Entre un quart et un tiers" des 577 circos, pour être précis. Des exigences qui seraient donc restées lettre morte.
Ce qui est d'autant plus surprenant que Nicolas Sarkozy martelait, depuis des mois, son souhait de voir les centristes se joindre à la partie - en excluant évidemment le MoDem de François Bayrou. Sans parler des questions qui seront posées aux militants de l'UDI lors du congrès de l'UDI le 20 mars, et portant sur l'opportunité de participer à la primaire, qu'il y ait ou non un accord avec LR :
Et voilà la version finale des questions aux militants UDI pour le congrès du 20 mars. pic.twitter.com/P2L7mqm0z3
— Ghislain de Violet (@gdeviolet) 8 Mars 2016
[BONUS TRACK] L'offre de Juppé
Alain Juppé a pourtant écrit à Jean-Christophe Lagarde avant cette interview, se disant ouvert à "un accord de gouvernement" avec les centristes et favorable à ce que l'UDI participe à la primaire. Dans ce courrier daté de lundi dont l'AFP a eu copie, l'ancien Premier ministre explique donner sa position en vue du congrès de l'UDI. Le maire de Bordeaux y dit "rejoindre" le président de l'UDI sur "la nécessité d'établir dès aujourd'hui les bases d'un accord de gouvernement" et liste des priorités (assainissement des finances publiques, priorité donnée à l'école républicaine, relance de l'idéal européen....).
S'agissant de l'épineuse question des investitures aux législatives de juin 2017, Alain Juppé propose aux centristes de "renouveler la confiance aux députés sortants qui le souhaitent" (les centristes comptent 29 députés) mais juge en revanche "prématuré" voire "déplacé" de "procéder à des investitures nominatives" pour les non sortants, désireux qu'il est d'attendre la désignation du candidat de la droite pour choisir les candidats aux législatives.
Il assure aux centristes que, lui candidat, il veillera de toute façon à "l'équilibre" des "différentes composantes" d'une "future majorité présidentielle". Il s'engage à le faire même en cas de non-participation des centristes à la primaire :
"Si vous deviez décider de ne pas participer à la primaire, ce qui me désolerait, ces principes pourraient néanmoins trouver application après le premier tour de la présidentielle [...].
"