Jean Lassalle est le dernier élu 100% MoDem sur les bancs de l'Assemblée nationale. Son camarade de parti et élu de la Réunion, Thierry Robert, est parti siéger dans le groupe des Radicaux de gauche, tout en conservant son étiquette MoDem.
Depuis, on sollicite le député des Pyrénées-Atlantiques pour qu'il rejoigne un groupe parlementaire, particulièrement chez les centristes de l'UDI, menés par Jean-Louis Borloo. Lui préfère rester seul au banc des "non inscrits".
"Ce qu'ils m'ont présenté ne me convenait pas", confie-t-il à Sud Ouest Dimanche le 5 août.
La fidélité à Bayrou avant tout
Jean-Louis Borloo a beaucoup insisté pour que j'entre dans son groupe de l'Union des démocrates et indépendants (UDI), avec des avantages très importants, mais ce qu'ils m'ont présenté ne me convenait pas.
Les socialistes, et même les communistes, m'ont proposé de profiter des facilités offertes par leur groupe sans y adhérer, mais j'ai refusé.
Il préfère rester seul au banc des non-inscrits à l'Assemblée plutôt que de s'éloigner de François Bayrou. Jean Lassalle, tonitruant député des Pyrénées-Atlantiques, est l'un des deux derniers élus MoDem du Palais-Bourbon. Son camarade Thierry Robert, député de la Réunion, a préféré rejoindre le groupe des Radicaux de gauche tout en restant élu MoDem.
Sans groupe, Jean Lassalle perd en visibilité, en temps de parole et en influence mais, pour lui, c'est le seul moyen de "garder [sa] cohérence". Il l'a expliqué à Sud Ouest Dimanche le 5 août :
Je suis le seul à être resté dans ma cohérence. C'est une cohérence qui ressemble à mon électorat, de la droite à la gauche, y compris les autonomistes abertzale.
Chez les centristes de l'UDI pourtant, on a longtemps cru au ralliement de Jean Lassalle. Le groupe mené par Jean-Louis Borloo rassemble différentes mouvances centristes comme le Nouveau centre, l'Alliance centriste ou le Parti radical valoisien. Fin juin, l'un de ses membres, Bertrand Pancher, confiait au Lab :
Je pense qu'on va récupérer Jean Lassalle dans quelques mois. Il a vocation à nous rejoindre. Mais pour le moment le lien affectif avec Bayrou est trop fort.
Un mois et demi après les élections législatives, Jean Lassalle campe sur ses positions. Il en veut toujours à ces centristes qui se sont désolidarisés de François Bayrou en 2007 :
Le problème, c'est que ce sont les centristes qui nous ont quittés en 2007, entre les deux tours de la présidentielle, pour aller chez Sarkozy, alors que François Bayrou venait de faire plus de 18 %.
En 2002, c'étaient Douste-Blazy et Borloo qui étaient partis pour fonder l'UMP.
A contrario, Jean Lassalle estime que le président du MoDem a toujours fait preuve d'une "indépendance totale", même en appelant à voter pour François Hollande au second tour. Un choix qu'il n'aurait néanmoins pas fait à la place de son leader :
Je n'étais pas favorable à ce qu'on indique une quelconque préférence à 48 heures du scrutin.