Razzy Hammadi (PS) : "Une personnalité m'a marqué : Pierre Mendès-France"

Publié à 11h50, le 06 août 2012 , Modifié à 16h01, le 06 août 2012

Razzy Hammadi (PS) : "Une personnalité m'a marqué : Pierre Mendès-France"
Razzy Hammadi, en octobre 2011, aux côtés de Martine Aubry. (Maxppp)

Le Lab continue sa série d’été sur les jeunes politiques à suivre dans les prochaines années, à l’UMP et au PS. Sixième volet du côté du Parti socialiste : Razzy Hammadi.

A 33 ans, il vient d'être élu député de la 7e circonscription de Seine-Saint-Denis. Ancien président du Mouvement des jeunes socialistes de 2005 à 2007, il sera successivement secrétaire national chargé de la riposte puis des services publics, depuis décembre 2008. 

A lire aussi, le précédent volet de la série : 

> Myriam El Khomri : "J'ai beaucoup d'estime pour Daniel Vaillant et Bertrand Delanoë

> Thierry Marchal-Beck : "Benoit Hamon incarne la gauche offensive décomplexée "

> Axelle Lemaire : "Je ne suis pas sûre que ce soit sain de faire trois mandats d'affilée "

> Bruno Julliard : "Je me passerai sans problème de la politique "

> Olivier Dussopt : "Derrière la situation familiale, il y a une situation sociale "

  1. "Mon engagement politique fait suite à la victoire du FN à Toulon, en 1995"

    • > Quel est votre parcours ?

    J'ai une maîtrise en macro-économie, obtenue à l'université de Toulon et un DEA d'économie sociale et comparée de Paris I. Je suis sorti diplômé en 2003. En décembre 2005, je suis élu président du MJS (Mouvement des jeunes socialistes), pendant deux ans.

    En 2008, j'ai publié La gauche la plus bête du monde ?, co-écrit avec Claude Villiers. 2008, une année mercato pour moi : Delanoë me propose de le rejoindre à Paris ; j'ai la même proposition à Hénin-Beaumont. Je décline les deux et tente ma chance aux élections municipales à Orly. Avec cinq listes à gauche, je ne passe pas le premier tour . J'ai pêché par candeur et naïveté.

    Après 10 ans d'engagement, je me mets en retrait de la vie politique et intègre un cabinet de conseil sur le logement social. Je créerai le mien un an plus tard, consacré à l'habitat et l'aménagement.

    En 2008, je reviens à la politique quand François Hollande me nomme secrétaire national du PS en charge de la riposte. Au congrès de Reims, je soutiens la motion C, Un monde d'avance, menée par Benoit Hamon. Martine Aubry élue, elle me propose de m'occuper des services publics au sein du PS et j'organise la votation citoyenne de La Poste.

    En 2009, j'intègre l'agence de presse AEF et crée la branche AULH, dédiée à l'aménagement urbain. En 2010, je travaille avec une trentaine d'experts sur "l'autre économie" et nous coordonons la publication d'un ouvrage : l'Economie sociale et solidaire, au coeur de l'autre économie. En 2011, je soutiens Martine Aubry lors de la primaire socialiste, ce qui n'enlève rien à mon appui à François Hollande pendant la campagne.  

    En 2012, je suis élu député de la 7e circonscription de Seine-Saint-Denis. 

    • > Pourquoi avez-vous décidé de vous engager en politique ?

    J'ai eu un déclic, en 1995, avec la victoire du FN à Toulon , lors des élections municipales. Je suis passé de l'engagement associatif à un engagement politique. J'ai rejoint le PS, le parti qui me paraissait le plus ouvert, en 1998, toujours à Toulon.

    • > Un mentor en politique ?

    Non. J'ai des amis, des gens dont je suis proche comme Benoit Hamon. Je me suis trop longtemps construit tout seul pour en avoir un aujourd'hui. Mais il y a une personnalité politique qui m'a marqué : Pierre Mendès-France. Il expliquait qu'on peut incarner la gauche sans considérer que la fin justifie les moyens. J'ai de l'admiration pour Henri Emmanuelli également. Et une affection particulière pour François Hollande

    • > C'est quoi être de gauche ?

    Je donnerai la définition de George Orwell, puisque je la partage : c'est être choqué dans son âme par l'injustice et ressentir la douleur de la pauvreté. Quand on est véritablement interpellé par la condition de ses semblables, on préfère la justice des bonnes règles à la charité des bonnes âmes. 

    • > Quelle est votre activité numérique ?

    J'ai un blog de campagne - razzyhammadi.fr - qui deviendra, à la rentrée, mon site de député. Si je ne m'occupe pas de la mise en ligne des contenus, j'ai rédigé tous les textes publiés. J'ai également un Tumblr Razzyhammadi.tumblr.fr.

    Je suis présent sur les réseaux sociaux, avec un compte Twitter @RHammadi, un compte Facebook personnel et une page fan  publique. Ces outils permettent une communication direct avec le public, et ont la capacité de créer une communuaté autour d'un sujet. Je suis donc bien présent sur ces réseaux, donc, mais je m'astreins des périodes de diète, notamment depuis le 3 août, date de la fin de la session parlementaire. 

    • > Où vous voyez-vous dans 15 ans ?

    Je continuerai mon combat actuel, mais sûrement d'une autre manière. Je suis opposé au cumul des mandats ; je souhaite faire émerger des personnes autour de moi. Pour résumer, dans 15 ans, je me vois faire la courte échelle à d'autres.

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