Le Lab continue sa série d’été sur les jeunes politiques à suivre dans les prochaines années, à l’UMP et au PS.
Cinquième volet du côté du Parti socialiste : Myriam El Khomri.
A 33 ans, celle qui a fait campagne pour Bertrand Delanöe aux municipales de Paris en 2001, est à présent adjointe au maire de Paris chargée de la prévention et la sécurité. Myriam El Khomri s’est engagée au Parti Socialiste après la défaite de la gauche à la présidentielle de 2002, où elle a ressenti "un sentiment d’hyper-violence qui habitait cette défaite", qui l’a incitée à militer.
A lire aussi, le précédent volet de la série :
> Thierry Marchal-Beck : "Benoit Hamon incarne la gauche offensive décomplexée "
> Axelle Lemaire (PS) : "Je ne suis pas sûre que ce soit sain de faire trois mandats d'affilée "
> Bruno Julliard (PS) : "Je me passerai sans problème de la politique "
> Olivier Dussopt (PS) : "Derrière la situation familiale, il y a une situation sociale "
"J'ai un compte Twitter et Facebook qui sont des outils personnels"
- Quel est votre parcours ?
J’ai un bac plus 5 obtenu avec un DESS en droit public à la Sorbonne, à Paris, en 1999. Alors que j’étudiais, j’ai fais un stage au ministère délégué à la Ville en 2001, lorsque Claude Bartolone était à ce poste. Mon stage consistait à travailler dans une délégation sur les questions de justice.
En 2001, j’ai rejoint la campagne municipale de Bertrand Delanöe, à Paris. Après son élection, je suis devenue adjointe à la mairie du 18e arrondissement chargée de la prévention et de la tranquillité publique, poste que j’ai occupé de juillet 2001 à 2008.
J’ai aussi été la collaboratrice d’Annick Lepetit lorsqu'elle était maire du 18e arrondissement de Paris de 2001 à 2003, puis, à sa succession, de Daniel Vaillant qui est en fonction depuis mars 2003.
Entre temps, je suis devenue adhérente au Parti socialiste en mai 2002, lorsque la gauche a perdu la présidentielle.
Je suis actuellement adjointe au maire de Paris, chargée de la prévention et la sécurité [et suppléante du député Christophe Caresche dans la 18e circonscription de Paris, ndlr]
- Pourquoi avez-vous décidé de faire de la politique ?
Depuis toute petite je n’ai jamais eu peur de prendre la parole. Je me sentais à l’aise pour débattre sur divers sujets.
Pendant la campagne de Delanoë, en 2001, j'étais bénévole pour diffuser des tracts dans la rue, et parler avec les citoyens, mais sans plus. Militer ? Rentrer au MJS (Mouvement des jeunes socialistes) ? Cela ne me tentait pas trop.
Ce sont principalement les injustices, notamment faites aux femmes, m’ont fait comprendre que je devais m'engager.
Il y a aussi eu un choc, qui a été une révélation : c'était en 2002, lorsque la gauche a perdu la présidentielle. Au départ, je ne voulais pas rentrer au PS car je me considérais plus comme une bénévole qu’une militante. Mais ce sentiment d’hyper-violence qui habitait cette défaite m’a incité à m’engager en politique.
- Avez-vous un mentor en politique ?
J’en ai deux, dont un que j’estime beaucoup qui est Daniel Vaillant [actuel maire PS du 18e arrondissement de Paris, ancien ministre de l'Intérieur sous Jospin, ndlr]. Il m’a fait confiance lorsqu’il m’a pris sous son épaule, me montrant le vrai travail du terrain, ce qu’est l’ancrage local.
Il m'a aussi m’a aussi appris à prendre le temps, à avoir du recul, surtout par rapport à la communication avec les médias, dont je suis frileuse.
Et puis, il y a Bertrand Delanöe, qui a beaucoup de talent, pour les mêmes raisons. Evidemment il m’a également beaucoup appris sur l’environnement, la culture de Paris, le fonctionnement de cette ville. Il m’a donné carte blanche pour le poste que j’occupe et m’aide lorsque je lui demande conseil.
- Pour vous, c’est quoi être de gauche ?
C’est lutter contre les injustices, aider les personnes qui sont au bord du chemin. Être de gauche c’est essayer de redonner une chance aux plus démunis, avoir cette égalité des chances.
A droite, il y a trop de débats caricaturaux concernant l'assistanat ou encore l'égalité des chances, qui sont indécents, clivants, et qui deviennent à la fin incompréhensibles. Ceux-ci ne font justement pas avancer le débat.
- Quelle est votre présence numérique ?
Je consacre clairement peu de temps aux réseaux sociaux, je le reconnais. J'ai un compte Twitter public @MyriamElKhomri ainsi qu'un compte Facebook privé. Je considère que ce sont des outils personnels.
- Où vous voyez-vous dans 15 ans ?
Je ne me vois pas dans une longue carrière politique. Je me verrais plus travailler dans une association sur l’insertion des jeunes. Ce que je sais c’est que je n’aurai aucun problème à arrêter la politique.