LA FAUTE À PERSONNE - Depuis que la majorité s'interroge sur les conditions d'attribution du contrat sur l'écotaxe à la société Ecomouv, deux ministres UMP sont dans le viseur : Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie sous qui l'appel d'offres a été lancé, et Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Ecologie qui lui a succédé, et qui a validé le choix d'Ecomouv parmi ses concurrents.
Sauf qu'à entendre les deux ex-ministres, personne n'est responsable de ce choix.
Ainsi, NKM, qui dit assumer pleinement le principe de l'écotaxe, souligne dans Le Parisien de ce 5 novembre qu'elle n'a pas défini les contours de l'appel d'offres, contrairement à Jean-Louis Borloo.
Pour elle, les conditions de ce partenariat public-privé, fortement critiqué aujourd'hui au point d'être éventuellement au coeur d'une future commission d'enquête sur le sujet, ne sont pas de son ressort :
L'appel d'offres avait été réalisé avant moi, je n'ai signé que l'acte de classement.
Cet acte de classement [consultable ici] place Ecomouv, ou plus précisément la société italienne Autostrade qui détient Ecomouv, en première position.
Et pour Jean-Louis Borloo - qui dit lui aussi assumer le principe de l'écotaxe - c'est bien la personne qui a validé ce classement qui est responsable. Et non lui, simple ministre en charge du dossier lors du lancement de l'appel d'offres [consultable là].
Il le dit ainsi dans Paris Match ce mardi :
J’assume politiquement l’Ecotaxe qui, à l’époque, avait été approuvée à l’unanimité, mais quand je suis parti du gouvernement, en novembre 2010, rien n’avait encore été signé.
Je ne me suis jamais mêlé de près ou de loin au choix du concessionnaire.
Il y avait une commission d’appel d’offres. Il n’appartient pas au ministre de s’en mêler. Sinon, ça serait une république bananière.
Bref. NKM n'est pas responsable du choix d'Ecomouv car elle n'a pas pris en charge l'appel d'offres. Et Jean-Louis Borloo n'a pas eu un rôle dans le choix de la société car il n'était pas là au moment de signer le classement final.