Le parquet de Paris a ouvert ce samedi 8 juin une information judiciaire pour homicide volontaire à l'encontre du principal suspect dans la mort de Clément Méric. Le militant d'extrême gauche est, par ailleurs, bien mort des coups portés, a confirmé le procureur.
Plusieurs des personnes déférées sont connues comme proches de groupuscules d'extrême droite comme Troisième Voie et les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR). Des groupuscules que de nombreux politiques ont appelés à dissoudre depuis que le drame du décès de Clément Méric a eu lieu.
Ce samedi, c’est Jean-Marc Ayrault qui en fait la demande, via une annonce de Matignon sur Twitter :
Jean-Marc Ayrault demande au ministre de l’intérieur d’engager immédiatement la procédure contradictoire préalable à la dissolution des JNR.
— Premier ministre (@Matignon) 8 juin 2013
Dans la foulée de cette annonce sur Twitter, Matignon a publié ce communiqué pour justifier la démarche, et éventuellement l'étendre à d'autres "associations ou groupements" :
"L’agression mortelle dont a été victime Clément Méric le 5 juin a suscité l’indignation légitime du pays. L’ensemble du gouvernement et de la représentation nationale s’est rassemblé pour dénoncer cet acte odieux.
Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, l’a rappelé à plusieurs reprises : "Il n’y a et il n’y aura aucune complaisance pour tous les groupes déterminés par la violence, et la haine de l’autre".
Il a demandé à Manuel Valls, ministre de l’intérieur, d’examiner les conditions d’application de l’article L. 212-1 du code de la sécurité intérieure issu de la loi du 10 janvier 1936, aux groupuscules d’extrême droite qui provoquent à la haine raciale, antisémite, xénophobe, et homophobe, et annonce : "Sur la base des éléments transmis par le ministre de l’intérieur, je lui ai demandé d’engager immédiatement la procédure contradictoire, préalable à la présentation au président de la République, en Conseil des ministres, du décret de dissolution des Jeunesses nationalistes révolutionnaires".
Le Premier ministre a également demandé au ministre de l’intérieur de poursuivre l’examen des conditions dans lesquelles d’autres associations ou groupements de fait pourraient faire l’objet de la même procédure.
Le Premier ministre, comme il l’a déclaré 6 juin à l’Assemblée nationale, est déterminé à "tailler en pièces, de façon démocratique, sur la base du droit, ces mouvements d'inspiration fasciste et néonazie, qui font tort à la République et qui font tort à la France".
"
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a quant à lui affirmé samedi que le gouvernement serait "impitoyable", après la demande que lui a faite le Premier ministre de dissoudre le groupuscule d'extrême droite, Jeunesses nationalistes révolutionnaires.
En marge d'une visite de soutien au candidat PS à l'élection législative partielle de Villeneuve-sur-Lot
(Lot-et-Garonne), prévue le 16 juin, le locataire de la place Beauvau a déclaré :
"Nous sommes très déterminés et nous serons même impitoyables à l'égard de ceux qui nient les valeurs de la République, qui portent la haine.
"
Directement accusés par cette procédure, les Jeunesses nationalistes révolutionnaires ont réagi par leur leader, Serge Ayoub, qui condamne la décision de Jean-Marc Ayrault, affirmant que ce mouvement "n'a pas d'existence légale".
"C'est bizarre, ils ne sont pas impliqués dans l'affaire. Les JNR, ça n'a pas de statut, pas de structure juridique, ça n'existe pas.
"
Quant à Jean-Marie Le Pen, ancien président du Front national, il doute que la solution de la dissolution soit la bonne.