RECADRAGE - Au coeur des critiques sur son manque d'autorité, les tensions avec le président de la République, les couacs gouvernementaux, et 24 heures après le recadrage de Vincent Peillon sur le cannabis, Jean-Marc Ayrault s'en est expliqué ce mardi 16 octobre, sur Europe 1.
Sur le mode de 'la meilleure défense c'est l'attaque', il a fermement recadré ses ministres, en deux fois.
Première salve :
Ce qu’on attend ce sont des hommes et des femmes à la tête du gouvernement qui se consacrent essentiellement sur leur tâche, pas autre chose, pas sur le commentaire.
Et on attend l’exemplarité [...] C’est ce que j’ai rappelé.
Et deuxième salve, quelques minutes plus tard :
Les Français attendent que leurs dirigeants soient exemplaires, qu’ils soient au travail et qu’ils ne se laissent pas aller à des commentaires sur eux-mêmes.
On est pas là pour se faire de la pub pour soi-même, on est pas là pour faire des débats de société, on est la pour défendre son ministère - et en ce qui concerne Vincent peillon, c’est la refondation de l’école - et défendre la politique du gouvernement.
Et il n’y a qu’une politique du gouvernement.
Ne pas faire de commentaire, la consigne était déjà passée le 2 septembre par le Premier ministre :
Les Français sont souvent mécontents quand ils voient qu’au sein d’une équipe, des gens se laissent aller à des petites phrases ou à des petits commentaires et qui donnent l’impression d’une division. Donc ça suffit.
... et aussi en mai 2012.
C'est un objectif impératif. C'est la souveraineté nationale qui est en jeu. C'est les marges de manoeuve qu'il faut qu'on retrouve. Sinon le pays ne pourras pas se redresser.
Et en cas de désaccords ou de mécontents, la porte de sortie ? Une menace qu'il avait déjà brandi... le 2 septembre. Et qu'il continue d'agiter.
[...] Je peux vous dire , monsieur Elkabbach, que le message a été bien compris, il est passé.
Relancé par Jean-Pierre Elkabbach qui lui demande si au prochain couac, c'est un bon de sortie, il rétorque :
Le message est bien passé, vous l’avez très bien compris.
Le 2 septembre dernier, Jean-Marc Ayrault déclarait : "Je rappelle qu’ils [les ministres, ndlr] ont signé une charte de déontologie. Si ça devait continuer, chacun devra prendre ses responsabilités. C’est clair, c’est net."
Lorsque le journaliste lui demande si "prendre ses responsabilités" signifie "porte de sortie", le Premier ministre rétorque : "Je crois avoir été suffisamment clair."
>> L'intervention intégrale de Jean-Marc Ayrault sur Europe 1à retrouver ici.
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