Invité de "Tous politiques" sur France Inter ce 2 septembre, Jean-Marc Ayrault a très sérieusement rappelé à l'ordre ses ministres, et notamment les adeptes des "petites phrases et des petits commentaires", qui vont à l'encontre des décisions du gouvernement. Il a même fait planer la menace de la porte de sortie pour les récalcitrants.
Dans son viseur, les propos négatifs d'Arnaud Montebourg sur le choix de la banque Lazard pour accompagner la création de la Banque publique d'investissement.
Dans la même interview, Jean-Marc Ayrault est également revenu sur les accusations de conflit d'intérêt portant sur le choix de cette banque.
"Si ca devait continuer ..."
Sur touspolitiques.franceinter.fr
Les Français sont souvent mécontents quand ils voient qu’au sein d’une équipe, des gens se laissent aller à des petites phrases ou à des petits commentaires et qui donnent l’impression d’une division. Donc ça suffit.
Invité de France Inter, Jean-Marc Ayrault en a profité pour désavouer publiquement ses ministres récalcitrants.
Même s'il indique que cela vaut "pour tout le monde", il a dans son viseur Arnaud Montebourg. Le ministre du Redressement productif s'est opposé en public à Pierre Moscovici sur le choix de la banque Lazard pour accompagner la création de la Banque publique d'investissement (BPI).
Le ministre Montebourg n'a pas hésité à dire devant les caméras que ce choix lui semblait être mauvais :
Je regrette que cette décision ait été prise.
Jean-Marc Ayrault rappelle donc que ce type de désaccord doit être expliqué en conseil des ministres et certainement pas en public :
La discussion a lieu au sein du conseil du ministre, elle est libre, chacun peut apporter sa contribution mais ce n’est pas sur la place publique. Et une fois que la décision est prise, elle doit être exécutée.
Et pour les mécontents ? L'exclusion du gouvernement est envisageable :
C’est un rappel que je fais à chacun.
Je rappelle qu’ils ont signé une charte de déontologie. Si ça devait continuer, chacun devra prendre ses responsabilités. C’est clair, c’est net.
Lorsque le journaliste lui demande si "prendre ses responsabilités" signifie "porte de sortie", le Premier ministre rétorque :
Je crois avoir été suffisamment clair.
> Plus tard dans l'interview, Jean-Marc Ayrault est revenu sur le cas de la banque Lazard pour une autre raison. Il a assuré qu'il n'y avait aucun conflit d'intérêt. Des suspicions ont en effet été émises puisque le dirigeant de cette banque, Matthieu Pigasse, est également le patron d'Audrey Pulvar, la compagne du ministre du Redressement productif.
Le Premier ministre balaye la polémique :
Soyons précis. Il s’agit de la préparation de ce grand projet, la Banque publique d'investissement. Pierre Moscovici est chargé de préparer ce projet avec moi. Il prend le concours d’une banque comme toujours sur ce genre de dossier. La banque a été choisie lors d’une procédure d’appel d’offre à laquelle le ministre lui-même n’a pas participé.
Un point c’est tout. Le reste ne sont que des polémiques sans intérêt.