Dominique Strauss-Kahn qui se fait traiter de "violeur récidiviste" par un journaliste alors qu'il traverse un terrain privé en Corse, voilà le sujet le plus lu sur Le Lab cette semaine du 27 août.
Parmi les autres sujets à succès, on trouve également la froide colère d'Alain Vidalies contre les effets pervers du net, Jean-Luc Mélenchon qui cause facebook et twitter, Nicolas Sarkozy conférencier à 250.000 euros, Arnaud Montebourg hué à l'université d'été du Medef ou encore la première décoration people de François Hollande.
Retrouvez tous ces articles ci-dessous.
Lundi 27 août : Vidalies contre les effets pervers du net
Sur lelab.europe1.fr
Ce n’est pas franchement une guerre ouverte.
Plutôt, pour l’heure, un simple constat d’échec, un peu amer, pointant les effets pervers qu’une mobilisation en ligne peut entraîner dans la vie bien réelle, et ce en raison d'une application trop stricte du "principe de transparence".
Alain Vidalies, le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des relations avec le Parlement, a accusé les "réseaux sociaux" et, plus précisément les sites de suivi du travail parlementaire, de dégrader la qualité du travail législatif, samedi 25 août, à l’occasion d’un atelier organisé dans le cadre del'université d’été du Parti socialiste à La Rochelle , auquel Le Lab a assisté.
Le ministre des relations avec le Parlement explique ainsi :
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La fonction parlementaire n’a pas échappé à l’émergence des réseaux sociaux.
Ceux-ci, et plus précisément les réseaux qui scrutent l’activité parlementaire, ont des effets dangereux voire pernicieux sur le travail parlementaire [et cela] dans des proportions qui sont considérables.
"Si le ministre n’a, lors de son intervention initiale, exposé aucun site précis à son courroux, son entourage a confirmé au Lab que les propos d’Alain Vidalies se rapportaient au site internetNosDéputés.fr, piloté par l’association Regards Citoyens.
Plus précisément, le ministre délégué aux relations avec le Parlement reproche à ce site, apparu il y a trois ans, son évaluation de l’activité parlementaire suivant des critères purement quantitatifs.
A partir de facteurs tels que la présence en commission d’un parlementaire, ses prises de parole, ou le nombre de ses dépôts d’amendement, NosDéputes.fr propose en effet un tableau de bord qui attribue des notes aux parlementaires.
Or, assure le ministre, ce palmarès a pris une telle importance aux yeux des parlementaires et de leurs électeurs que, pour y figurer en bonne place, les députés ont adopté des tactiques bien particulières, qui nuisent à la qualité du travail du Parlement :
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"Aujourd’hui, en commission, on voit jusqu’à 30 députés qui interviennent les uns après les autres pour défendre exactement la même chose, uniquement pour alimenter leur compteur de présence !"
"Le directeur de cabinet du ministre, l’ancien parlementaire Jean Mallot (souvenez-vous, on vous a déjà parlé de lui ) a précisé auLab que le constat de ces effets pervers avait été particulièrement fort "lors de la session parlementaire extraordinaire", en juillet 2012.
Alain Vidalies assure vouloir tout mettre en œuvre pour lutter contre ces effets négatifs, et affirme qu’une évolution du modèle de ces sites est indispensable. Il propose ainsi que son ministère initie un travail en direction des associations concernées.
L’association Regards Citoyens, contactée par Le Lab, se dit "surprise de ces propos", et assure ne pas avoir observé de "modification manifeste du comportement des députés depuis l’existence du site", qu’elle présente comme "un outil visant à rapprocher les citoyens des élus […] en permettant une forme de dialogue sur le fond de l’activité parlementaire".
Et garantit :
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"Nous sommes bien naturellement ouverts à l’échange sur ces questions".
"Benjamin Ooghe-Tabanou, l’un de ses membres fondateurs, assure enfin que "la pratique des amendements identiques n’est […] pas nouvelle" et relève qu’elle "a été notamment très employée par l’opposition socialiste lors des précédentes législatures".
Mardi 28 août : Mélenchon théorise la place des réseaux sociaux au Front de gauche
Sur lelab.europe1.fr
Comment un parti politique peut-il tirer profit d’internet en 2012 ?
Le patron du Parti de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, a raconté,dans un discours prononcé le 24 août, l’usage des réseaux sociaux au sein du Front de Gauche.
D’abord, il explique pourquoi les espaces médiatiques, aujourd’hui,sont devenus illimités :
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"Il faut pas penser avec les outils du XIXè siècle. Au XIXè siècle, ils avaient une forme de bataille.
Ils avaient des journaux qui étaient par définition limités.
Nous, on écrit tout ce qu’on veut sur nos blogs et nos sites.
Ils étaient centralisés comme l’adversaire, mais la communication était très longue."
"Puis, s’adressant directement aux militants :
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"Vous croyez que je ne sais pas comment vous faites ? Je le sais …
Vous vous centralisez par Facebook, l’organe central du Parti de Gauche, en plus du site.
[…] Et puis en avant, ça twitte …"
"Avant de raconter sa pratique personnelle :
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"Moi, ils m’ont interdit, parce que les tweets, ça part vite, mais ça reste longtemps.
J’ai droit qu’au blog, c’est tout ce qu’ils me laissent faire …"
"Mélenchon champion du net, simple exercice d’autopromotion gratuit ?
Déjà, lors de la campagne, Mélenchon revendiquaitplus de 30.000 visiteurs sur son blog, un chiffre évidemment non vérifiable.
Néanmoins, et pour rappel, Le Lab a mesuré, pendant la campagne présidentielle, les performances des différents candidats, des résultats présentés dans nos différents "Labomètres".
Verdict : Jean-Luc Mélenchon y trustait régulièrement les premières places.
A lire également:
Mercredi 29 août : Sarkozy conférencier pour 250.000 euros ?
Sur lelab.europe1.fr
250.000 euros pour 45 minutes, soit un peu plus de 5.000 euros par minute.
Voilà, selon un article de Jean-Michel Thénard, journaliste auCanard Enchaîné et ancien directeur adjoint de la rédaction deLibération, publié dans l'édition du 29 août de l'hebdomadaire, la somme que la banque d'investissement Morgan Stanley est prête à débourser pour s'offrir les services de l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy.
Objet de la prestation de service ? "Une conférence de quarante-cinq minutes, photos comprises", précise l'hebdomadaire, qui distille cette information dans un article consacré à l'Association des Amis de Nicolas Sarkozy.
Le Point, dans un article de juillet 2008, rapportait les confidences privées de Nicolas Sarkozy, qui, selon l'hebdomadaire, racontait alors, au sujet de son après-Elysée :
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"Quand j'vois les milliards que gagne Clinton, moi, je m'en mets plein les poches !
Je fais ça pendant cinq ans, et ensuite, je pars faire du fric comme Clinton, 150 000 euros la conférence."
"La reconversion d'anciens chefs d'exécutifs en conférenciers est courante, notamment dans les pays anglo-saxons.
D'après l'agence américaine Associated Press, l’ancien président démocrate américain Bill Clinton aurait par exemple perçu, en 2008, un total de 5,7 millions de dollars en temps qu'intervenant de conférences.
En France, la pratique est moins connue, mais néanmoins courante.
Plusieurs anciens ministres de Nicolas Sarkozy apparaissent ainsi, ès qualité, à la rubrique politique du site internet d'un agent spécialisé dans ce type de conférences, comme Bruno Le Maire ou Frédéric Mitterrand. On y trouve également l'ancien député Jack Lang - dont la biographie a, elle aussi, été mise à jour.
Jeudi 30 août : DSK, persona non grata en Corse
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Et revoilà DSK. L’ancien président du FMI fait un come back médiatique par le biais d'un article de Corse Matin qui raconte, ce jeudi 30 août, ses vacances mouvementées sur l'île de Beauté.
Sans préciser la date, le quotidien raconte que Dominique Strauss-Kahn et ses proches décident, un jour, de rejoindre des amis installés au bord d'une rivière. Et doivent, pour cela, traverser un terrain privé.
Xavier de Giacomoni, reporter à LCI en vacances sur place et originaire de l'île, s'en aperçoit. Et ne l'entend pas de cette oreille - les terrains ayant appartenu autrefois à son grand-père, souligneCorse Matin - et s'emporte contre le groupe.
Interrogé par le quotidien, il raconte :
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Cela m'a retourné.
J'ai dit aux personnes qui accompagnaient Dominique Strauss-Kahn que j'étais révolté qu'un violeur récidiviste vienne sur cette propriété.
"Invité sur place par François Pupponi, ami et successeur de DSK à la mairie de Sarcelles, le journaliste raconte comment ce dernier a alors pris sa défense :
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François Pupponi que je connais depuis toujours est intervenu.
Il m'a dit que les propriétaires avaient donné l'autorisation de passage. Et que pour sa part il restait fidèle en amitié.
"Xavier de Giacomoni reconnait, outre un "un coup de colère", que le terrain ne lui appartient pas et que la justice n'a l'a pas condamné, mais souligne que :
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Je me bats pour des valeurs qui n'ont pas de frontière et les abus contre les plus faibles me révoltent
"Vendredi 31 août : Montebourg hué au Medef
Sur lelab.europe1.fr
BOUH - Ambiance pour Arnaud Montebourg à l'université d'été du Medef . Invité d'une table ronde intitulée "l'entrepreneur face aux dérives de l'exception française", le ministre du Redressement productif s'est frotté à un public difficile. Qui n'a pas hésité à le huer dès ses premiers mots.
Que s'est-il passé ? Peu avant 10h ce 31 août, Nathalie Kosciusko-Morizet s'exprime à la même table ronde, à quelques sièges d'Arnaud Montebourg. La candidate à la tête de l'UMP critique le gouvernement actuel, notamment sa politique qui "augmente le coût du travail" et ne va pas dans le sens d'une "amélioration de l'image des entreprises". Elle termine son intervention avec une proposition concrète : permettre à ceux qui vont payer la surtaxe sur l'ISF , instaurée par le nouveau gouvernement,d'investir dans les PMEà la place de cette surtaxe. Elle est ovationnée.
Le médiateur de la table ronde propose alors à Arnaud Montebourg de répondre immédiatement à NKM. Ce que le ministre refuse sèchement, manifestement contrarié :
"Je vais y répondre tout à l’heure, quand tous les intervenants auront parlé. Il va y avoir beaucoup de déclarations qui mériteraient d’être groupées pour que je puisse y répondre en bloc."
Le public de la table ronde, bien reconnaissable par la série de pulls roses donnés par le Medef et portés sur leurs épaules, hue alors le ministre à plusieurs reprises. Arnaud Montebourg continue en s'adressant au médiateur :
"Ce n'était pas convenu comme ça, je ne vais pas répondre à sept intervenants les uns après les autres. J’ai des choses à dire."
Une intervention qui part donc plutôt mal, et ce malgré les efforts du ministre les jours précédents pour envoyer des signaux favorables au patronat.Souvenez-vous , sur BFMTV le 26 août il se disait "très intéressé par l'université du Medef" et disait apprécier "les dirigeants d'entreprises avec lesquels il est parfaitement possible de nouer des compromis".
Samedi 1er septembre : Hollande va décorer Paul McCartney
Sur lelab.europe1.fr
L'évènement est prévu à l'agenda de François Hollande pour le samedi 8 septembre, à midi : le président de la République va remettre à l'ancien membre des Beatles, Paul McCartney, une décoration.
Quelle insigne va bien pouvoir recevoir le chanteur britannique ? Contacté par Le Lab, l'Elysée confirme ce rendez-vous sans pouvoir, à ce stade, préciser la nature de la décoration, ni le déroulement de la cérémonie.
D'après l'agenda présidentiel , il s'agit en tout cas de la première décoration people remise par François Hollande depuis son élection.
L'hypothèse d'une légion d'honneur est la plus plausible et Paul McCartney ne serait alors pas le premier artiste étranger à recevoir cette distinction.
Sous Nicolas Sarkozy par exemple, le couturier britannique John Galliano s'était vu remettre la médaille en 2009 des mains du président. Avant de se la voir retirer le 20 août 2012 par décret de François Hollande, pour ses propos antisémistes.
(capture d'écran du site jeanmarcmorandini.com )
Autre exemple : Salma Hayek ou Kristin Scott Thomas, artistes étrangères elles aussi décorées sous le mandat de l'ancien président.
Il faut noter que ces personnalités non françaises font l'objet d'un décret à part entière ; elles ne sont pas mélangées aux autres nominations.
Un élément met cependant en doute l'hypothèse de la légion d'honneur : le nom de Paul McCartney ne figure ni dans le décret général du 13 juillet portant promotion et nomination, ni dans ledécret propre aux étrangers . Ses prédecesseurs, Galliano, Hayek et consorts, avaient été annoncés.